Le président Akinwumi Adesina a exhorté les institutions financières mondiales à renforcer leurs partenariats stratégiques avec la Banque africaine de développement (BAD) et d’autres institutions multilatérales pour amplifier les flux de capitaux vers l’Afrique, à moins d’un mois de la fin de son mandat à la tête de l’institution financière panafricaine.
Intervenant au Sommet Afrique de Standard Chartered, le 31 juillet 2025 à Lagos, sur le thème « L’Afrique face au monde : innovation, résilience et croissance », M. Adesina a réaffirmé son engagement indéfectible envers le développement du continent. Son discours, intitulé « Réorienter les capitaux mondiaux pour libérer le potentiel d’investissement en Afrique », a sonné comme un testament politique et économique à la veille de son départ prévu pour le 1er septembre 2025.
« Ensemble, réorientons les capitaux mondiaux pour libérer les atouts de l’Afrique. Alors que je me dirige vers un avenir nouveau, vous pouvez être certains que ce sera ma priorité, car l’Afrique restera toujours dans mon cœur et dans ma ligne de mire », a-t-il déclaré devant un parterre de chefs d’entreprises, d’investisseurs, de décideurs et de personnalités influentes du continent.
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Connu pour son optimisme assumé envers l’Afrique, le président sortant de la BAD a dressé son bilan d’une décennie de transformations financières audacieuses, avec l’ambition qui est de faire plus avec moins. Il a mis en lumière les innovations structurelles ayant permis à la Banque de mobiliser plus de 102 milliards de dollars de financements à faible coût depuis 2015, d’accroître son capital de 93 à 318 milliards de dollars en moins de dix ans, ou encore de lancer des instruments inédits comme le capital hybride ou la titrisation synthétique.
À travers des initiatives phares telles que le Forum pour l’investissement en Afrique (plus de 225 milliards de dollars d’intérêts d’investissements générés) ou l’émission d’une obligation sociale record de 14 milliards de dollars, la BAD s’est positionnée comme un catalyseur de l’investissement privé et public sur le continent.
Akinwumi Adesina a par ailleurs salué les partenariats fructueux entre la BAD et la Standard Chartered Bank, notamment pour l’opération de garantie partielle de crédit à la Côte d’Ivoire en 2023, qui a permis de mobiliser 533 millions d’euros au profit du pays et remporté une distinction à Cape Town lors des Bonds, Loans & ESG Capital Markets Africa Awards 2025.
« La Banque africaine de développement n’attend pas simplement plus de capitaux, elle innove pour faire davantage avec les ressources dont elle dispose », a-t-il insisté, appelant les acteurs financiers à généraliser l’usage des garanties, à promouvoir les standards ESG et à développer des financements en monnaies locales.
Le président de la BAD a également évoqué les projets en cours au Nigeria, où le portefeuille actif de la Banque atteint 5,1 milliards de dollars, soit le plus important du continent, couvrant à parts égales le secteur public et privé. Parmi les initiatives phares figurent la création prochaine d’une Banque d’investissement pour l’entrepreneuriat des jeunes, ainsi que le déploiement de zones agro-industrielles dans 36 États nigérians.
À travers ce plaidoyer de fin de mandat, Akinwumi Adesina laisse l’image d’un leader déterminé à ancrer durablement l’Afrique dans le paysage de l’investissement mondial, en misant sur l’innovation financière, le levier du partenariat et l’attractivité du continent.
Agences