Le parlement tunisien fixe au 1er septembre une session pour le vote de confiance au gouvernement

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Le bureau du parlement tunisien a annoncé, mardi, avoir décidé de tenir, le 1er septembre, une séance plénière pour le vote de confiance au gouvernement de Hichem Mechichi, annoncé la veille sur fond de désapprobations manifestées par certains blocs parlementaires à l’égard d’une composition de technocrates.

Le président tunisien, Kaïs Saïed, a saisi lundi soir le président de l’Assemblée des Représentants du Peuple, Rached Ghannouchi, pour fixer la date de la séance plénière consacrée au vote de confiance au nouveau gouvernement.

Peu avant l’annonce du nouveau gouvernement, Hicham Mechichi, qui était chargé de former ce gouvernement, avait remis au président tunisien la liste des membres de son gouvernement, composé de 25 ministres et 3 secrétaires d’Etat, tous des technocrates.

Dans une tentative de rassurer des partis et blocs parlementaires irrités pour avoir été écartés de son cabinet de compétences indépendantes, Mechichi a affirmé lundi soir devant la presse que son gouvernement, qui compte huit femmes sur 28 ministres et secrétaires d’Etat, peu connus du public, « travaillera à concrétiser des réalisations dans les domaines économique et social ».

Avant l’annonce de la composition du nouveau gouvernement, le dirigeant et député du mouvement « Echaab », Khaled Krichi, avait affirmé que son parti avait décidé en principe d’accorder la confiance au gouvernement Mechichi malgré ses réserves sur le déroulement des concertations.

« Le mouvement Echaab privilégie l’intérêt national aux intérêts étroits du parti », avait-il souligné.

Toutefois, d’autres partis, à l’instar de l’Union populaire républicaine, du groupe parlementaire de la coalition Al-Karama et du Mouvement Ennahda, ont manifesté des réticences quant au vote de confiance que le gouvernement devrait obtenir au parlement, composé de 217 représentants.

Ennahdha, le plus grand parti représenté au Parlement (54 sièges), avait exprimé son opposition à la formation d’un gouvernement de compétences, estimant que cette option « dénature la démocratie, les résultats des élections et la volonté des électeurs ».

Pour son chef, Rached Ghannouchi, « le pouvoir n’est pas un travail technique mais c’est plutôt la capacité d’avoir une vision, un projet et un discours mobilisateur « .

Le gouvernement devra alors obtenir le soutien d’au moins 109 députés sur 217. A défaut, le président tunisien pourrait dissoudre l’Assemblée et convoquer des élections anticipées pour début 2021.