Le Parlement européen réitère son inquiétude de la situation des droits de l’homme en Algérie

Parlement européen

Le Parlement européen a une nouvelle fois réitéré son inquiétude de la situation des droits de l’homme en Algérie.

Dans une question adressée au Haut représentant de la politique étrangère et la sécurité de l’Union européenne Josep Borrell, l’eurodéputé italien Massimiliano Salini s’est insurgé contre la réaction de l’Algérie suite à l’adoption par le Parlement européen en novembre dernier d’une résolution condamnant la situation des droits de l’homme dans ce pays.

Le député rappelle que « par le biais de son agence de presse d’État, l’Algérie a condamné l’ingérence flagrante du Parlement dans ses affaires intérieures et a exprimé son intention de réévaluer sa coopération commerciale et son partenariat avec l’UE».

Il ajoute que «récemment, il y a eu une instabilité dans le pays (…) qui pourrait perturber le voisinage sud de l’UE», demandant à M. Borrell s’il a pris «des mesures concernant la situation en Algérie à la suite de la résolution du Parlement européen».

A rappeler que depuis l’adoption de cette résolution sur les violations massives des droits de l’homme en Algérie, les eurodéputés ne cessent d’interpeller les institutions européennes sur cette situation.

Dans une déclaration conjointe rendue publique le 26 mars dernier, la présidente de la sous-commission des droits de l’homme, Maria Arena et le président de la délégation du Parlement européen pour les relations avec les pays du Maghreb, Andrea Cozzolino ont dénoncé «l’acharnement judiciaire» dont est victime le militant des droits de l’homme algérien Karim Tabbou, notamment dans le contexte de la pandémie du coronavirus.

Les présidents des deux instances du Parlement européen ont également interpellé le haut représentant de l’UE Josep Borrell à travers une question prioritaire, demandant une intervention immédiate pour libérer ce leader, ainsi que tous les détenus d’opinion en Algérie.

Ils ont rappelé à cette occasion, qu’au moins 173 personnes sont toujours en attente de jugement pour avoir participé aux manifestations pacifiques du Hirak, interrogeant l’Exécutif européen sur les leviers que l’UE compte utiliser pour demander aux autorités algériennes de libérer ces détenus.

Dans une autre question avec demande de réponse écrite au haut représentant de l’Union européenne pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité, l’eurodéputé Ilhan Kyuchyuk s’est interrogé de son côté sur les mesures que l’UE compte mettre en œuvre pour interpeller les autorités algériennes et les inciter à respecter la liberté d’expression.

L’eurodéputé rappelle que le 29 mars dernier, le journaliste indépendant algérien, Khaled Drareni, correspondant de l’association «Reporters sans frontières» en Algérie, avait été incarcéré en détention préventive.

La résolution du Parlement européen du 28 novembre 2019, rappelle-t-on, condamne les violations massives des droits de l’homme en Algérie, la violence à l’encontre des militants et des manifestants, les cas de torture avérés et la politique de persécution religieuse qui s’est traduite notamment par la fermeture des églises.

La même résolution avait appelé les autorités algériennes à mettre fin à toute forme d’intimidation, y compris le harcèlement judiciaire et législatif, l’incrimination, ainsi que les arrestations et les détentions arbitraires à l’encontre des manifestants pacifiques, des défenseurs des droits de l’homme, des journalistes critiques et des blogueurs. Elle a appelé à prendre les mesures nécessaires pour garantir leur protection physique et psychologique, leur sécurité et leur liberté de mener leurs activités légitimes et pacifiques.