En 2024, le Nigeria a enregistré sa plus forte croissance économique en une décennie, marquée par une dynamique de reprise dans plusieurs secteurs clés. Cette performance exceptionnelle, selon la Banque mondiale, est le résultat d’une relance du secteur pétrolier et gazier, accompagnée d’une forte expansion des technologies de l’information et de la finance, propulsant ainsi l’économie nationale vers de nouveaux sommets.
La Banque mondiale a annoncé, lundi 12 mai, que le Nigeria avait enregistré en 2024 sa plus forte croissance économique en une décennie, portée par la reprise du secteur pétrolier et gazier. L’institution a salué les réformes engagées par le président Bola Tinubu et son gouvernement, tout en soulignant que l’inflation demeure à un niveau élevé.
Le rapport publié par l’institution souligne que le PIB réel du Nigeria a enregistré une hausse de 4,6 % au quatrième trimestre de 2024 par rapport à la même période l’année précédente, portant la croissance annuelle à 3,4 %. Il s’agit du taux le plus élevé depuis 2014, hors le rebond post-Covid observé en 2021-2022.
Dans son rapport, la Banque mondiale qualifie l’inflation au Nigeria d’élevée et persistante, tout en prévoyant une baisse progressive pour atteindre une moyenne de 22,1 % en 2025. L’institution salue par ailleurs les progrès impressionnants réalisés par le pays en matière de restauration de la stabilité macroéconomique.
Selon la même source, l’accélération du produit intérieur brut (PIB) est principalement portée par une reprise soutenue du secteur pétrolier et gazier, ainsi que par une forte dynamique dans les secteurs des technologies de l’information, de la communication et de la finance. En revanche, le secteur agricole n’a enregistré qu’une croissance de 1,2 % en 2023, freinée par l’insécurité, notamment dans la région centrale, principale zone de culture, et par le coût élevé des intrants. La Banque mondiale prévoit une croissance ‘légèrement plus élevée’ du PIB nigérian en 2025, estimée à 3,7 %.
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Il a également engagé des réformes structurelles jugées nécessaires par les institutions financières internationales pour redresser les finances publiques du pays le plus peuplé du continent africain.
Bien que le Nigeria ait enregistré en 2024 sa plus forte croissance économique en dix ans, portée par la reprise du secteur pétrolier et gazier ainsi que par l’essor des technologies de l’information et de la finance, la situation sociale du pays reste préoccupante. Près de la moitié de la population vit toujours en dessous du seuil de pauvreté, dans un contexte marqué par une crise du coût de la vie sans précédent depuis une génération.
L’inflation, qui a dépassé les 30 %, a entraîné une flambée des prix des denrées de base comme le riz, les haricots ou la volaille, poussant des millions de Nigérians à se contenter d’un à deux repas par jour.
Le pouvoir d’achat s’est effondré, notamment en raison de la dévaluation du naira et de la stagnation du salaire minimum depuis 2019, dont la valeur réelle est passée de 83 à environ 19 dollars. Par ailleurs, l’accès limité au crédit pour les ménages à faibles revenus aggrave leur vulnérabilité face à la hausse des prix, rendant les politiques monétaires classiques inefficaces pour une grande partie de la population.