Les manchots africains sont en danger critique d’extinction, avec moins de 10.000 couples reproducteurs encore présents en Afrique du Sud, ont averti mardi des défenseurs sud-africains de l’environnement.
Alors que le manchot africain est menacé d’extinction d’ici 2035, trois groupes de protection de la nature se sont associés pour exhorter le gouvernement sud-africain à mieux protéger les zones d’alimentation sensibles.
Les manchots africains ont perdu 97 % de leur population d’origine, en raison de nombreuses menaces depuis les années 1960, selon des données publiées par Sanccob, BirdLife South Africa et la Blue Marine Foundation.
Nicky Stander, responsable de la conservation au Sanccob, une ONG qui cherche à inverser le déclin des populations d’oiseaux de mer, a déclaré qu’une des principales causes du déclin de la population était le manque de nourriture disponible, en raison de la concurrence de la pêche commerciale aux petits pélagiques.
La pêche pélagique à la senne coulissante est une méthode qui consiste à utiliser un filet pour capturer de petits poissons, comme les sardines. La surpêche peut avoir de graves conséquences sur la survie et le succès de reproduction des manchots, explique-t-on.
Selon Stander, la population originelle de manchots d’Afrique du Sud au début du XXe siècle comptait entre 1,5 et 3 millions d’oiseaux. Aujourd’hui, en raison de la destruction de leur habitat et de la surpêche, il ne reste plus que 14.700 couples.
Les écologistes notent que la surpêche n’est pas la seule raison du déclin marqué du nombre de manchots. Ces oiseaux incapables de voler ont également dû faire face pendant des décennies à la collecte d’œufs et à la récolte de guano, qui ont détruit leur habitat.
Les trois groupes de pression se sont associés pour sensibiliser le public au sort des pingouins, à travers un nouveau film de campagne et une pétition. Ils espèrent que la pétition fera pression sur le gouvernement sud-africain pour qu’il établisse des zones de non-pêche «efficaces» autour des principales colonies de manchots africains.
Les trois organisations ont déjà pris l’initiative de contester en justice la décision prise par le bureau du Département des Forêts, des Pêches et de l’Environnement d’établir des zones de pêche interdites pendant une période de 10 ans autour de six colonies clés de reproduction de manchots africains.
Selon Stander, l’ancienne ministre de l’Environnement Barbara Creecy n’a pas mis en œuvre une recommandation faite par un groupe d’experts internationaux visant à mettre en place un mécanisme de compromis en termes de délimitation autour de chaque colonie.
Pour sa part, Zandi Ndhlovu, plongeuse en apnée et exploratrice des océans, a déclaré que la pétition vise à sensibiliser l’opinion au déclin alarmant des manchots africains. «Il est déchirant de voir ces pingouins privés de nourriture à cause des actions humaines», a-t-elle dit, exhortant la communauté internationale à signer une pétition demandant une action immédiate du gouvernement sud-africain avant que le seul pingouin d’Afrique ne disparaisse à jamais.