Le Kenya négocie avec la Chine un nouvel accord d’allègement de sa dette

Kenya

Le ministre kényan des Finances, Ukur Yattani, a annoncé que son pays est en train de négocier avec la Chine un nouvel accord bilatéral d’allègement de sa dette, un mois environ après que le gouvernement de Nairobi ait rejeté une initiative du G20 visant à suspendre partiellement les services de la dette de 77 Etats à bas revenus.

Dans une interview publiée mercredi par le journal « The Standard », l’argentier du Kenya a expliqué que le Kenya est en train de discuter avec la Chine des termes du nouvel accord proposé, sans toutefois donner des précisions sur le montant de la dette que la première économie d’Afrique de l’est entend renégocier dans un cadre bilatéral.

Le 15 mai dernier, le ministre Yattani avait affirmé que le Kenya ne cherchera pas à suspendre le paiement de sa dette dans le cadre d’une initiative du G20 visant à aider les pays pauvres à surmonter la pandémie de COVID-19, arguant que « les termes de l’accord étaient trop restrictifs ».

L’argentier du Kenya a exprimé aussi sa préoccupation par le fait que les termes de l’accord limitant l’accès des pays aux marchés financiers internationaux pendant le statu quo pourraient entraver la capacité du Kenya à financer son déficit plus tard dans l’année.

« Nous craignons de créer inutilement une crise », a-t-il déclaré.

Les pays d’Afrique de l’Est engagent plutôt individuellement les pays créanciers, dont l’Allemagne, la Suède, le Japon, la Chine et la France, dans le but de garantir des moratoires sur les paiements du service de la dette d’une durée d’environ un an.

Un tiers de la dette extérieure du Kenya de 3 billions de shillings (28 milliards de dollars) est due à des créanciers privés, y compris les détenteurs des deux euro-obligations du pays.

« L’initiative d’allégement de la dette du G20 n’offre pas un avantage optimal étant donné la structure du portefeuille de la dette du Kenya », a expliqué le ministre kényan.

Mercredi 3 juin, alors qu’il s’adressait à l’Organisation des États d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (OEACP), le président Uhuru Kenyatta a fait part de ses inquiétudes quant au rythme auquel les pays en développement accumulent la dette.

« La dette de nombreux États membres continue d’augmenter. Quarante-quatre (44) pour cent des pays à faible revenu et des pays les moins avancés (PMA) sont en situation de surendettement ou évalués comme étant à haut risque de surendettement extérieur », a souligné le président Kenyatta.