Le Gabon puissance 5 face à la Covid-19, la vaccination en ligne de mire

Gabon

Par Anouar AFAJDAR

Rester vigilant face à la Covid-19 et tenir sur ses gardes, telle est la devise adoptée par le Gabon pour s’ajuster à des aléas qui ne cessent de « varier » et rester à l’abri d’éventuelles mésaventures à même de gâcher, le temps d’un clignement, des actions entreprises des années durant.

Depuis l’apparition du virus, les autorités gabonaises ont, pas à pas, fortifié leur « bouclier et armure » suivant les péripéties d’un feuilleton « variationnel », dont le dernier épisode est intitulé « Omicron« . « Ce combat que nous n’avons cessé de mener avec force, nous sommes en passe de le gagner », avait dit le président de la République, Ali Bongo. « Ces mesures n’avaient pour objectif que de sauver des vies, en nous protégeant, en protégeant nos familles et nos proches et toutes les populations qui résident dans notre pays », avait-il insisté.

Mise en place d’un couvre-feu à 18h00, repoussé ensuite à 21h00, fermeture des discothèques, incitation à éviter les « moments festifs », sont, entre autres, les mesures qui ont été édictées par le gouvernement gabonais pour « éviter le pire ». Qu’en est-il alors de la vaccination? Elle demeure, à maints égards, le cheval de bataille de l’année 2021.

Tout aussi logique face à une illogique, parfois technico-scientifique, que les plus réticents avancent pour dire non à une opération censée être la trajectoire la plus sûre vers une vie tant attendue. De nos jours, elle est qualifiée de « normale ».

Face à ce dilemme, les autorités gabonaises, sanitaires en l’occurrence, ont déployé les efforts nécessaires, d’abord pour l’acquisition du « Graal », avant d’adopter une rhétorique de conviction bien adaptée à un contexte si particulier.

Et c’est précisément dans ce même contexte que le gouvernement gabonais a eu recours au verbal, au paraverbal et au non-verbal pour inciter les gens à aller se faire inoculer.

Sorties médiatiques de hauts responsables, spots publicitaires, campagnes de sensibilisation… Tout a été déployé dans ce sens et les résultats s’avèrent plutôt positifs.

Sur le plan « purement » sanitaire, le pays a, comme susmentionné, réussi à acquérir les doses nécessaires, tous vaccins confondus, pour mener à bien sa campagne d’inoculation en vue d’atteindre les pourcentages pré-fixés. Nonobstant, quand il faut hausser le ton face aux plus « hésitants-réservés », le Gabon n’hésite pas à le faire.

En effet, le gouvernement du pays avait annoncé que, dès le 15 décembre, seules les personnes vaccinées ou détentrices d’un test PCR négatif seront autorisées à accéder aux lieux publics.

Pour les non-inoculés souhaitant accéder à ces lieux, notamment les administrations, les entreprises, les restaurants et les snacks, il serait obligatoire de présenter un test PCR négatif en cours de validité.

Dans ce même sillage, il a été décidé que les commerces dont l’ensemble du personnel est vacciné seront exemptés du couvre-feu (21H00 à 05H00).

Ces décisions ont été contestées par une bonne partie de la population, en l’occurrence le « Copil citoyen » qui a introduit une requête pour leur annulation auprès de la Cour constitutionnelle du pays.

Le mouvement a lancé une pétition pour « préserver le respect des libertés individuelles et collectives garanties par la Constitution et contribuer à une gestion objective et participative de la riposte à la Covid-19 ».

Ainsi, l’affaire est à suivre et le verdict sera rendu après audition…

(Avec MAP)