La violence sexiste et le féminicide sont une véritable «crise» en Afrique du Sud, où sept femmes sont tuées chaque jour, ont indiqué vendredi des participants à la 17ème Conférence biennale de l’Association internationale des femmes juges (IAWJ), qui se tient au Cap (1470 km de Pretoria).
«Le gouvernement sud-africain doit déclarer la violence sexiste et le féminicide comme une catastrophe nationale», ont déclaré des militants contre la violence basée sur le genre (VBG), appelant l’exécutif à intensifier ses efforts et faire davantage pour lutter contre ce fléau.
Citant des statistiques de la police, la porte-parole du groupe «Femmes pour le changement», Cameron K, a déclaré qu’entre avril 2023 et mai 2024, en moyenne 117 cas de viol ont été signalés quotidiennement dans le pays, notant que les mesures prises jusqu’ici pour résoudre ce problème étaient insuffisantes.
Elle a ajouté qu’en déclarant le féminicide comme une catastrophe nationale, le gouvernement sera contraint de mobiliser davantage de ressources et d’entreprendre de nouvelles mesures pour aider les victimes.
Citant des données de la quatrième enquête du Conseil sud-africain de recherche médicale, des intervenants ont révélé que le taux global de féminicide en Afrique du Sud s’élève désormais à 10,6 pour 100 000 femmes, soit près de cinq fois plus élevé que dans le reste du monde. De surcroit, 35,5 % des femmes sud-africaines (7,8 millions) ont été victimes de violences, déplorent-ils, en citant des résultats de la première étude nationale sud-africaine sur la violence basée sur le genre, réalisée par le Conseil de recherche en sciences humaines.
Selon l’ONU, le meurtre volontaire d’une femme simplement parce qu’elle est une femme constitue la forme la plus extrême de violence sexiste .
La 17ème Conférence biennale de l’Association internationale des femmes juges, qui se tient du 9 au 12 avril au Cap, en Afrique du Sud, est organisée sous le thème «Résilience : les femmes au leadership pour mettre fin aux violences sexistes et au féminicide». Elle réunit environ 900 juges, magistrats, professionnels du droit et décideurs politiques du monde entier.
Le rassemblement planche sur l’examen de plusieurs sujet : «Leadership résilient : Diversité, égalité et inclusion», «Traite des êtres humains et communautés marginalisées», «Sécurité au travail pour les magistrats : Santé mentale et autogestion de la santé», «Mettre fin au féminicide : Qu’avons-nous appris ?», «Violences sexistes : Pratiques néfastes», «IA, technologie et cyber-violence», «Activisme judiciaire dans les affaires de violences sexistes» et «Procès fictif : Genre et changement climatique».
Le Maroc est représenté à cet évènement par Mina Skrati, juge au Tribunal administratif de Casablanca et présidente de l’Union des femmes juges du Maroc et Salima Al-Ruhi, juge au Tribunal de commerce de Casablanca et Secrétaire Générale de l’Union des femmes juges du Maroc.
Avec MAP