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Le destin du Polisario : Une fin similaire à celle du PKK ?

Ces derniers temps, un débat de plus en plus fréquent porte sur la possibilité que le Polisario connaisse un sort similaire à celui du PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan) en Turquie. Il est souvent évoqué la possibilité que le Polisario se dissolve, dépose les armes, abandonne son passé violent et quitte définitivement la scène des conflits armés, tout comme le PKK, qui a renoncé à la lutte armée sous la direction d’Abdullah Öcalan. Deux raisons majeures nourrissent ce débat.

La première tient à l’évolution du discours international. De plus en plus de voix s’élèvent pour qualifier le Polisario d’organisation terroriste. En effet, certains considèrent qu’il ne représente plus les Sahraouis. Ce qui n’a jamais été le cas, car il a toujours été un instrument au profit de l’Algérie, et qu’il incarne une organisation violente, armée, dont les actions sont qualifiées de terroristes. Et récemment des leaders du mouvement ont exprimé leur intention de cibler des projets internationaux dans le Sahara, qu’ils soient américains, français ou émiratis. Ce genre de discours confirme son image d’organisation terroriste, soutenu et armé par l’Algérie.

Un autre facteur de cette situation est la nature du soutien que le Polisario reçoit de la part de l’Algérie. Depuis plus de 50 ans, le Polisario bénéficie de l’aide militaire et logistique de l’Algérie, ce qui soulève de vives préoccupations parmi les pays voisins, notamment dans la région du Sahel, comme le Mali, le Niger et le Burkina Faso. Ces derniers ont d’ailleurs critiqué le rôle de l’Algérie en la qualifiant de « sponsor du terrorisme », en raison de son soutien au Polisario et de ses actions militaires dans la région.

La deuxième raison qui alimente ce débat réside dans la comparaison entre le Polisario et le PKK. Ce dernier, bien qu’ayant une histoire et une culture bien établies, a su évoluer en abandonnant la lutte armée pour se concentrer sur des solutions politiques. Le PKK, après de longues années de lutte, a opté pour une solution pacifique, notamment sous l’impulsion de son leader Abdullah Öcalan, qui reste emprisonné en Turquie depuis plus de 20 ans. Cette transition a permis au PKK de se réconcilier avec une partie de la société turque, contrairement au Polisario, en mouvement factice qui utilise la communauté sahraouie du Maroc comme bouclier pour des revendications irréelles.

Il est donc sage de penser que le Polisario pourrait suivre un chemin similaire, en renonçant à la violence pour rejoindre une solution politique pacifique comme prôné par le Maroc et soutenu en cela par la majorité des Etats membres de l’ONU. C’est sous ce registre que les négociations de Genève, sous l’égide de l’ONU, font état de cette hypothèse d’une solution comme soutenue et proposée par le Maroc et qui pourrait permettre une porte de sortie au Polisario, qui plus ou moins n’est qu’un acteur secondaire, car instrumentalisé par l’Algérie.

Dans ce contexte, le Maroc reste ferme sur sa position : l’autonomie sous souveraineté est la seule issue envisageable. Les derniers développements géopolitiques, notamment l’évolution des relations internationales et les nouvelles alliances qui se forment, laissent penser que le Polisario est à un tournant de son histoire, et que sa dissolution pourrait être inévitable dans les mois à venir.

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