Le coût du confinement en Afrique s’élève mensuellement à 09 milliards de dollars

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Le coût du confinement en Afrique s’élève mensuellement à 09 milliards de dollars, a affirmé la Secrétaire Exécutive de la Commission Economique pour l’Afrique (CEA) des Nations Unies, Mme Vera Songwe.

« L’Afrique devra passer d’un taux de croissance de 3,2% à près de 1,1%, ce qui aura pour conséquence majeure une augmentation de près de 40% du nombre des personnes souffrant de la pauvreté au niveau du Continent », a souligné Mme Songwe qui a participé à une visioconférence organisée récemment par l’Ecole Nationale de Commerce et de Gestion (ENCG) de Marrakech, et le Centre Africain des Solutions Innovantes Durables (ACISS) relevant de l’Université Cadi Ayyad (UCA). Placée sous le thème « Repenser l’économie et son enseignement en Afrique Post Covid-19 », cette conférence à distance a été l’occasion pour cette responsable d’affirmer que la crise sanitaire actuelle est venue aggraver le ralentissement de l’économie de l’Afrique bien que ce Continent n’est pas totalement le plus touché par les répercussions socio-économiques de la pandémie.

Elle s’est félicitée, dans ce sens, de voir l’Afrique s’acheminer vers une sortie de crise, précisant que les secteurs les plus touchés en Afrique sont le tourisme, les services et les exportations des matières premières, dont le prix a considérablement chuté. Si cette crise sanitaire est en train de mettre à rude épreuve les systèmes de santé des pays africains, elle a, pourtant, démontré la capacité de la jeunesse africaine à innover.

Mme Songwe a, en outre, insisté sur la nécessité de faire de l’innovation et de la recherche scientifique, un levier du développement socio-économique.

« Le développement socio-économique de l’Afrique passera nécessairement par le renforcement des échanges inter-africains », a-t-elle soutenu, estimant qu’avec la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECA), les Africains pourront bâtir une Afrique prospère et résiliente. De son côté, le chef de la division des politiques économiques et de la recherche à l’Union Africaine (UA), Dr. Dossina Yeo, a passé en revue les mesures post-Covid prises par cette organisation continentale pour aider l’économie africaine à sortir de cette récession.

Les Etats africains ont perdu plus de 100 milliards de dollars de recettes fiscales pendant le confinement, a-t-il déploré, appelant à renforcer le soutien des systèmes de santé et à réorganiser et encadrer le secteur informel, qui représente près de 70 % de l’économie africaine.

Pour sa part, le président de l’UCA, Moulay Lhassan Hbid, a souligné que l’enseignement supérieur a un grand rôle à jouer dans le cadre du renforcement des relations Sud-Sud.

Ces relations sont appelées à se consolider davantage grâce à l’échange d’informations scientifiques et à la promotion de la recherche scientifique ainsi que de la contribution des TIC dans le développement, a-t-il ajouté, notant que l’UCA ne cesse d’adhérer aux efforts menés à même de consolider l’ancrage africain du Maroc. Tout en se disant fier de voir l’UCA accueillir des étudiants africains, et servir d’espace pour la formation d’élites de décideurs et d’acteurs capables de contribuer à consolider les liens au sein d’une Afrique forte, M. Hbid a appelé à l’harmonisation des systèmes d’enseignement supérieur et à la reconnaissance des diplômes entre pays africains. Le Professeur et pharmacologue Bruno Eto (Université de Lilles) a appelé, quant à lui, à se tourner vers des solutions endogènes pour promouvoir l’industrie pharmaceutique africaine et à développer une véritable pharmacologie clinique au niveau du Continent.

Cet expert n’a pas manqué de relever que le Maroc compte une industrie pharmaceutique développée comparativement aux géants économiques de l’Afrique (L’Afrique du Sud, l’Egypte et le Nigeria).

Pour, Nicolas Agbohou, professeur d’économie à l’Université de Versailles, le développement de l’Afrique passe par l’adoption d’une monnaie africaine unique qui sera gérée par la Banque centrale africaine, laquelle aura pour mission de financer l’industrialisation et la création de richesses, à même d’éradiquer la pauvreté à l’échelle du Continent et de promouvoir les secteurs de l’habitat, de l’enseignement, de la santé, du transport et des infrastructures.

« La Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECA) est l’avenir de l’Afrique », a-t-il conclu.