Le gouvernement angolais est confronté au problème de financement d’un déficit budgétaire engendré par la hausse des taux d’intérêt sur la dette souveraine et l’incertitude du marché, qui a fait chuter le prix du baril de pétrole en dessous des prévisions du budget de l’État 2025, ont indiqué mardi des analystes économiques.
«La forte dépendance de l’Angola du secteur pétrolier rend le pays vulnérable aux fluctuations des prix sur le marché», ont déclaré des experts, notant que les difficultés de financement du budget de l’État se sont aggravées et ont obligé le gouvernement à chercher des solutions alternatives.
Ces difficultés, relèvent-ils, ouvrent de plus en plus la porte à un nouveau programme de financement du Fonds monétaire international (FMI).
La semaine dernière, en marge des réunions de printemps du FMI et de la Banque mondiale, la ministre angolaise des Finances, Vera Daves de Sousa, a admis avoir discuté avec les deux institutions multilatérales de «solutions innovantes pour couvrir le risque lié à la volatilité du prix du pétrole, similaires à ce qui a déjà été fait par d’autres pays, comme le Mexique». «Il y a des coûts associés à cela et nous prendrons, en temps voulu, au niveau des discussions au sein du gouvernement, une décision sur la question de savoir si nous allons de l’avant avec une solution de cette nature», a-t-elle déclaré.
Dans le cadre de ce type de programmes de «sauvetage» pour résoudre les problèmes de balance des paiements, l’Angola n’a accès qu’à deux : un programme de financement à court terme appelé SBA, qui dure entre 12 et 18 mois, et un programme à moyen terme appelé EFF d’une durée de trois ans.
Le problème qui se pose au sein du gouvernement est que les élections générales de 2027 sont déjà là et l’exécutif n’a pas l’intention d’arriver à cette année avec le FMI à la porte, car cela exige une plus grande retenue en termes de dépenses.
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Chacun de ces programmes, selon leurs politiques d’accès, permet au gouvernement de demander jusqu’à 200% de la valeur du quota annuellement, jusqu’à un total cumulé de 600%, ce qui signifie qu’il peut «retirer» jusqu’à environ 3,3 milliards de dollars de nouveaux financements du fonds, à qui il devait déjà, fin 2024, environ 3,9 milliards de dollars.
Étant donné qu’un programme de financement élargi devrait prendre fin après les élections et qu’il est plus «intrusif», puisqu’il comprend le déblocage de fonds en «échange» de la réalisation d’objectifs et de réformes, le gouvernement sera plus enclin à opter pour un SBA, qui, bien qu’il comprenne également des réformes et la réalisation d’objectifs, finit par avoir moins d’impact, estiment des experts.
Lundi, le baril de pétrole était vendu à environ 60 dollars, ce qui représente 10 dollars de moins que ce que le gouvernement a inclus dans le Budget général de l’État 2025 comme valeur annuelle moyenne. Si avec les 70 dollars l’exécutif visait déjà un déficit budgétaire de 1,65% du PIB, une baisse en dessous de cette valeur aggrave encore les difficultés de financement du budget.
L’Angola a produit 94,4 millions de barils de pétrole au premier trimestre de cette année, soit une moyenne quotidienne de 1,049 million de barils, ce qui représente une baisse de 7% par rapport à l’année dernière, selon l’Agence nationale du pétrole, du gaz et des biocarburants (ANPG).
La production moyenne de barils/jour au cours des trois premiers mois de l’année est donc inférieure à la production que le gouvernement a prévue dans le Budget général de l’Etat pour cette année.