L’ancienne présidente du Parlement sud-africain, Nosiviwe Mapisa-Nqakula, accusée de corruption, a déclaré lundi que ses démêlés judiciaires avec l’État ont commencé lorsqu’elle a convoqué une enquête sur le scandale Phala Phala impliquant le Président Cyril Ramaphosa.
«Lorsque j’ai décidé de convoquer une enquête parlementaire sur l’affaire Phala Phala, je me suis fait des ennemis politiques», a indiqué Mme Mapisa-Nqakula dans une déclaration sous serment devant le tribunal de Pretoria.
Elle a ajouté avoir fait ce choix sans crainte ni favoritisme, tout en respectant l’État de droit et en optant pour un vote public sur les questions concernant le Président en exercice, M. Cyril Ramaphosa.
Le scandale est lié à une plainte pénale déposée en 2022 par l’ancien chef de l’espionnage, Arthur Fraser, qui a accusé le Président sud-africain de ne pas avoir signalé le vol dans sa ferme privée de 580.000 dollars en devises, contrevenant ainsi à la loi sur la prévention du crime organisé.
Suite à cette affaire, une Commission parlementaire, mise en place par Mme Mapisa-Nqakula, a conclu dans un rapport que Ramaphosa doit répondre à de graves violations de la Constitution pour s’être exposé à un conflit d’intérêts, avoir effectué un travail rémunéré à l’extérieur et avoir enfreint la loi sur la prévention des activités de corruption.
La Commission avait ainsi recommandé au Parlement d’entamer la procédure de destitution du chef de l’Etat. Mais les députés du Congrès National Africain (ANC au pouvoir), qui sont majoritaires, ont rejeté le rapport lors d’un vote controversé.
Ce scandale retentissant est devenu ainsi un symbole de l’interaction complexe entre les considérations éthiques et la dynamique de pouvoir bien ancrée au sein des structures de gouvernance de l’Afrique du Sud.
L’ancienne présidente du Parlement est actuellement poursuivie pour 12 chefs d’accusation de corruption et d’un chef de blanchiment d’argent, dans une affaire devant la Haute Cour de Pretoria.
Les accusations portent sur l’époque où elle était ministre de la Défense, période pendant laquelle elle aurait sollicité et reçu des pots-de-vin d’un montant de 250.000 dollars (4,5 millions de rands) de la part d’un sous-traitant de la défense.