L’Algérie reste l’une des économies les plus fermées d’Afrique malgré les annonces sur la liberté d’entreprendre, a fait savoir l’agence américaine Bloomberg, citée par les médias algériens.
En dépit des annonces sur la liberté d’entreprendre et l’encouragement des d’investissements étrangers dans le secteur de l’énergie, l’Algérie « reste l’une des économies les plus fermées d’Afrique », a-t-elle précisé.
Elle a ajouté que les politiciens algériens sont réticents à laisser les entreprises internationales exercer davantage de contrôle sur les ressources du pays, estimant que le gouvernement craint également de solliciter le Fond Monétaire International ou les investisseurs obligataires mondiaux pour obtenir de l’argent qu’il pourrait investir dans les champs de pétrole et de gaz.
En janvier, rappelle la même source, l’Algérie a enregistré une baisse 36 % des exportations de pétrole par rapport au mois décembre dernier pour se situer à seulement 290.000 barils/jour.
« Il s’agit du niveau le plus bas jamais atteint depuis 2017 », a précisé la même source, soulignant qu’au moment où la majorité des pays de l’OPEP ont dépassé leurs quotas, l’Algérie n’a généralement pas atteint son plafond.
« La production globale de pétrole a légèrement augmenté en janvier, mais reste à son niveau le plus bas depuis 2002″, a affirmé l’agence américaine, ajoutant qu’ »avec sa production anémique, l’Algérie risque de passer à côté de la récente reprise du brut ».
Pour Bloomberg, les exportations nationales de gaz naturel brut et liquéfié ont baissé d’environ 30% en 2020, selon les données de la même agence qui affirme que « la tendance s’est poursuivie cette année ».
La même source a précisé que l’Algérie n’a pas non plus profité de la flambée des prix du GNL à la mi-janvier, car « il manquait de gaz excédentaire à vendre sur le marché au comptant ».
La production de gaz de l’Algérie a baissé en 2019 à au moins une décennie, selon le Forum des pays exportateurs de gaz.
« Dans le même temps, le pays brûle davantage de combustible dans les centrales électriques locales à mesure que sa population augmente, ce qui laisse moins de place aux exportations », fait observer le média américain.
Bloomberg s’est étonné du fait que le Premier ministre Abdelaziz Djerad ait ordonné des réductions de dépenses pour stabiliser les finances du pays, mais en revanche, son gouvernement hésite à réduire les subventions sur l’électricité et les produits alimentaires.
« L’Algérie connaît l’un des plus gros budgets sociaux par habitant de ses pairs de l’OPEP », a déclaré le directeur de la société de recherche énergétique Enverus, cité par la même agence, estimant que le maintien des dépenses sociales serait essentiel pour éviter des manifestations populaires.
Pour le directeur d’Enverus, les efforts fournis par la compagnie nationale Sonatrach, pour augmenter sa production ont été entravés par de fréquents changements de direction.
« Elle a vu passer quatre directeurs généraux au cours des deux dernières années et 12 depuis 2010 », a-t-il fait remarquer.
Dans son dernier rapport annuel, le ministère algérien de l’Energie avait fait état de 82,2 millions de tonnes équivalents pétrole exportés en 2020, pour 20 milliards de dollars, soit une baisse de 40 % en valeur et de 11 % en volume, par rapport à 2019.
Pour la production, elle est passée de 157 millions TEP en 2019 à 142 millions de tonnes en 2020, soit une baisse de 30 %. La demande interne a aussi baissé du fait de la pandémie de Covid-19 (-13 %, de 67 à 59 millions TEP), selon le bilan. En termes d’impact sur les recettes budgétaires, l’Etat algérien a collecté 1.853 milliards DA (1 euro = 3,26 dinars) de fiscalité pétrolière en 2020, en baisse de 31 % par rapport à 2019.
source : FAAPA