L’agence de notation de crédit Moody’s a abaissé la note souveraine du Kenya dans la catégorie des obligations à haut risque, après le retrait du projet de loi de finances 2024.
Dans un communiqué publié lundi, Moody’s a annoncé que la note du Kenya est passé de « B3 » à « Caa1 », soulignant la capacité réduite du pays à mettre en œuvre une stratégie de consolidation budgétaire pour maîtriser son endettement.
Suite à des manifestations de masse appelant au retrait du PLF 2024, et qui ont fait plusieurs morts en juin, le président kényan William Ruto avait décidé de retirer le texte qui prévoyait notamment des hausses d’impôts.
Le projet prévoyait des mesures visant à aider le gouvernement à lever 2,7 milliards de dollars supplémentaires en impôts pour réduire le déficit budgétaire et les emprunts de l’État. Pour compenser l’abandon du projet de loi de finances, le gouvernement a proposé des réductions des dépenses.
Moody’s a indiqué que bien que ces réductions devraient diminuer le déficit budgétaire, cela se fera à un rythme plus lent que prévu, ce qui entraînera une capacité de remboursement de la dette plus faible pour une période prolongée.
« Dans un contexte de tensions sociales accrues, nous ne nous attendons pas à ce que le gouvernement soit en mesure d’introduire des mesures significatives d’augmentation des revenus dans un avenir proche, » a relevé l’agence de notation.
Moody’s a, ainsi, maintenu une perspective « négative » pour le Kenya, affirmant que les déficits budgétaires plus élevés augmenteront les besoins d’emprunt et par conséquent les risques de liquidité pour le gouvernement.
Avec MAP