Dans un contexte mondial où la préservation des océans et la valorisation durable de leurs ressources sont devenues des priorités stratégiques, le Maroc se positionne comme un acteur clé du développement maritime en Afrique. À l’occasion de la 3e Conférence des Nations unies sur l’Océan, organisée à Nice du 9 au 14 juin 2025, le Royaume a fait entendre une voix forte, porteuse d’une vision solidaire et inclusive, lors du sommet « L’Afrique pour l’Océan », coprésidé par S.A.R. la Princesse Lalla Hasnaa, représentante de S.M. le Roi Mohammed VI, et le président français Emmanuel Macron.
Dans un message lu par S.A.R. la Princesse Lalla Hasnaa, S.M. le Roi Mohammed VI a appelé à une relecture stratégique du rôle maritime de l’Afrique. L’économie bleue est bien plus qu’un levier de croissance : elle est un facteur de cohésion territoriale, de souveraineté alimentaire, de sécurité énergétique et de résilience climatique. Ce message résonne comme une feuille de route pour une gouvernance concertée des espaces marins africains.
« Il ne suffit pas d’avoir un océan en partage. Encore faut-il le penser ensemble, le gérer ensemble et le défendre ensemble. Seule une approche africaine coordonnée est à même d’optimiser les chaînes de valeur maritimes, de sécuriser les routes commerciales et de capter une part plus équitable de la richesse océanique mondiale. », a rappelé S.A.R. la Princesse Lalla Hasnaa, soulignant le caractère collectif et solidaire du défi.
Porte-étendard de cette stratégie, l’Initiative Atlantique, portée par Sa Majesté, vise à garantir un accès structurant à l’océan Atlantique aux pays africains sans littoral, en particulier ceux du Sahel. En favorisant leur connexion à la façade atlantique, cette initiative ambitionne de stimuler une intégration économique régionale plus profonde et de réduire les inégalités structurelles en matière d’accès aux marchés et aux infrastructures.
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Cette dynamique est également incarnée par le projet du Gazoduc Afrique Atlantique, véritable corridor énergétique qui reliera le Nigéria au Maroc en longeant la côte ouest-africaine, offrant des opportunités inédites de coopération sud-sud et de développement partagé.
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De son côté, le président Emmanuel Macron a salué « l’engagement fort et clair » de S.M. le Roi Mohammed VI en faveur de l’économie bleue africaine. Lors de cette conférence, Macron a mis en exergue le leadership du Maroc en matière de gouvernance océanique, notamment dans la lutte contre la pollution plastique, le développement des infrastructures portuaires et la coopération régionale. Il a également rappelé que le port de Tanger Med, lancé il y a 20 ans, est aujourd’hui le plus important de la Méditerranée, tandis que les futurs ports de Dakhla Atlantique et Nador West-Med dessinent les contours d’une nouvelle géoéconomie africaine.
Avec 3 500 kilomètres de côtes et plus de 1,2 million de kilomètres carrés d’espaces maritimes, le Maroc a fait de l’économie bleue un pilier de sa stratégie nationale. Le Royaume a entrepris d’importants investissements dans les infrastructures portuaires, les énergies renouvelables marines, la pêche durable et la recherche océanographique. Ces efforts sont soutenus par une vision de long terme qui repose sur l’innovation, la formation et la coopération internationale.
À l’échelle continentale, le Maroc milite pour la création de partenariats stratégiques autour de l’Océan, la mobilisation de financements internationaux, et une gouvernance inclusive qui prend en compte les défis communs tels que la pollution, la surpêche, l’érosion côtière et les conséquences du changement climatique.
L’Afrique, avec plus de 30 000 kilomètres de littoral et 38 États côtiers, dispose d’un potentiel maritime considérable encore largement sous-exploité. Le sommet « L’Afrique pour l’Océan » s’est ainsi imposé comme une plateforme de dialogue et d’initiatives pour transformer ce potentiel en leviers de croissance durable. Il a également permis de renforcer la connectivité entre pays maritimes et enclavés, notamment à travers des infrastructures numériques, énergétiques et logistiques, en lien avec d’autres initiatives comme le Sommet « Pour une Méditerranée connectée ». C’est ainsi que le Maroc s’affirme comme un catalyseur d’une vision panafricaine de l’océan, fondée sur la coopération, l’inclusion et la durabilité.