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L’Afrique engage sa révolution numérique avec le passeport biométrique

Alors que la digitalisation s’impose progressivement dans tous les secteurs en Afrique, le domaine des documents d’identité et de voyage connaît une transformation majeure : l’adoption du passeport biométrique. De plus en plus de pays africains embrassent cette technologie, qui s’inscrit dans une double logique de modernisation des services publics et de sécurisation des déplacements internationaux.

Le passeport biométrique, à la différence des passeports classiques, intègre une puce électronique contenant des données personnelles, y compris des éléments biométriques comme les empreintes digitales ou la reconnaissance faciale. Il permet une vérification plus rapide, plus fiable et surtout plus sûre de l’identité du voyageur. Il réduit considérablement les risques de fraude documentaire, un défi majeur pour de nombreux pays du continent.

En Afrique, cette évolution répond aussi à une exigence de conformité avec les normes internationales édictées par l’Organisation de l’Aviation Civile Internationale (OACI), condition indispensable pour garantir la libre circulation des citoyens à l’échelle mondiale. Elle symbolise également une volonté politique de renforcer la souveraineté numérique des États, en maîtrisant les données d’identification de leurs ressortissants.

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Cette transition vers le passeport biométrique répond à plusieurs priorités : la lutte contre la fraude documentaire, la simplification des démarches administratives, la sécurisation des données personnelles, mais aussi la reconnaissance et l’acceptation internationale des citoyens africains dans les déplacements transfrontaliers.

Alors que la mobilité devient un enjeu crucial sur le continent africain – tant pour les voyages d’affaires que pour les migrations intra-africaines et les échanges universitaires – disposer d’un passeport moderne n’est plus un luxe, mais une nécessité stratégique. L’Union africaine elle-même, dans sa feuille de route pour la libre circulation des personnes, encourage l’interopérabilité des systèmes d’identification, une démarche qui passe par la biométrie.

Une dynamique continentale déjà bien amorcée

Le Nigeria a été l’un des premiers pays africains à avoir adopté cette technologie, dès 2007, anticipant la vague de modernisation des documents de voyage. Le Maroc a suivi en 2009, offrant à ses citoyens un passeport doté d’une puce RFID et d’éléments de sécurité avancés. Le Kenya a franchi ce cap en 2017, et le Rwanda en 2019, avec des systèmes qui permettent aujourd’hui des contrôles automatisés dans plusieurs aéroports internationaux.

Plus récemment, le Burkina Faso a lancé en septembre 2024 un passeport biométrique répondant aux normes de l’OACI. Dans une initiative inédite en janvier 2025, les États membres de l’Alliance des États du Sahel (AES) ont dévoilé un passeport biométrique commun.

La République Démocratique du Congo (RDC), de son côté, vient d’annoncer le 27 mai 2025 le lancement officiel du nouveau passeport biométrique. À cet effet, le gouvernement rassure que les détenteurs du passeport actuel pourront continuer à l’utiliser jusqu’à sa date d’expiration. Le nouveau passeport coexistera avec l’ancien jusqu’en 2030.

À l’horizon 2030, il est probable que la quasi-totalité des États africains basculent vers les passeports biométriques. L’Afrique avance ainsi, pas à pas, vers une citoyenneté numérique plus sûre, mieux protégée, et plus respectée à l’échelle mondiale.

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