L’Afrique du Sud a fermé, mercredi, son principal poste-frontière avec le Mozambique, suite aux violences post-électorales qui continuent de paralyser ce pays d’Afrique australe, après la contestation par l’opposition des résultats des élections générales du 9 octobre dernier.
«L’Afrique du Sud a temporairement fermé le port d’entrée de Lebombo en raison des manifestations explosives à la frontière avec le Mozambique», a annoncé l’Autorité frontalière sud-africaine.
Le Mozambique a été secoué par de violentes manifestations après que l’opposition a rejeté les résultats des élections générales du mois dernier, alléguant qu’ils avaient été truqués en faveur du parti Frelimo.
Le Frelimo, qui gouverne le Mozambique depuis son indépendance en 1975, a conservé le pouvoir en recueillant 71 % des voix. Son candidat à la Présidentielle, Daniel Chapo, a été élu nouveau Président, en obtenant plus de 70% des voix lors des élections du 9 octobre dernier, selon les résultats officiels définitifs, annoncés par le président de la Commission électorale, Carlos Matsinhe.
Le candidat indépendant à la Présidence Venancio Mondlane, soutenu par le parti d’opposition Podemos, est arrivé en deuxième position. Il a contesté les résultats officiels de la Commission électorale, arguant que son équipe a effectué un décompte parallèle des voix qui a montré qu’il avait remporté la Présidentielle et que Podemos avait remporté les élections législatives.
L’organisation de défense des droits de l’homme Amnesty International a déclaré, mercredi, qu’au moins 20 personnes étaient mortes et que des centaines d’autres avaient été blessées ou arrêtées depuis le début des manifestations, alors que les partisans de l’opposition manifestent contre ce qu’ils considèrent comme une élection frauduleuse.
Les forces de sécurité ont répondu par des gaz lacrymogènes et des tirs à balles réelles, tandis que le gouvernement a restreint l’accès à Internet et que le ministre de la défense, Cristóvão Chume, a menacé de déployer des forces militaires pour réprimer les manifestations post-électorales en cours, a indiqué Amnesty.
Les groupes de défense des droits de l’homme ont qualifié la réaction du gouvernement de pire répression des manifestations que le pays ait connue depuis des années.