L’Afrique du Sud, l’un des pays les plus pollueurs au monde, doit relever les défis énergétiques de taille auxquelles est actuellement confrontée et trouver un équilibre entre sécurité énergétique, durabilité et accessibilité financière, ont indiqué, jeudi à Johannesburg, des participants à la conférence «Joburg Indaba».
D’emblée, les intervenants ont souligné l’urgence de s’attaquer à l’accessibilité et à la durabilité énergétiques, qui constituent les prochaines frontières critiques, dans le cadre de la transition énergétique du pays pour l’abandon du charbon.
«Nous devons encourager l’innovation qui fait baisser les coûts et s’éloigner du charbon pour assurer un avenir énergétique durable», ont-ils déclaré, rappelant que le charbon compte encore pour plus de 80 pour cent dans la production de l’électricité dans le pays.
Dans une optique plus large, des conférenciers ont appelé les dirigeants du secteur énergétique à adopter l’approche des enjeux environnementaux, sociaux et de gouvernance comme moyen d’obtenir un avantage concurrentiel dans un paysage en évolution rapide.
Abordant la problématique du chômage dans le pays et les perspectives de croissance économique, des panélistes ont soutenu que la réalisation d’une croissance plus forte et plus inclusive de l’emploi dépend de la création d’un environnement politique dans lequel l’investissement privé et le capital-investissement prospèrent à des niveaux plus élevés.
Citant le Plan national de développement, ils soutiennent que si l’Afrique du Sud veut que la croissance économique dépasse largement les 3 % par an, l’investissement total en capital fixe, principal moteur de la croissance, doit être proche de 30 % du produit national brut. Or, il ne représente actuellement que 15 % du PIB, précisent-ils.
Les orateurs ont de même fait observer que la croissance économique de l’Afrique du Sud a été lente pendant une période prolongée, arguant que ce ralentissement a entraîné une faiblesse persistante du taux d’investissement du pays, les investissements publics étant en forte baisse depuis 2014.
Le pays a évité de justesse une récession l’année dernière en ne parvenant qu’à une croissance de 0,1 %. La situation générale n’a pas changé en 2024 et l’économie reste stagnante en raison de nombreux obstacles à la croissance.
La nation arc-en-ciel est en pleine crise, après avoir connu plus d’une décennie de faible croissance économique qui n’a atteint en moyenne que 0,8 % par an depuis 2012, ce qui a entraîné des niveaux élevés de chômage et de pauvreté.
Au deuxième trimestre 2024, l’économie sud-africaine a rebondi de 0,4%, après une croissance nulle observée au cours des trois premiers mois de l’année, alors que le chômage a grimpé à 33,5 % et, selon la définition élargie de l’Agence sud-africaine des statistiques qui inclut les demandeurs d’emploi découragés, le taux de chômage a augmenté pour atteindre le chiffre stupéfiant de 42,6 %.