L’Afrique du Sud doit maîtriser sa dette publique élevée, qui a presque doublé au cours de la dernière décennie, a indiqué, lundi, le Fonds monétaire international (FMI).
«Nous espérons vivement que les autorités sud-africaines parviennent à des solutions aux déséquilibres budgétaires et au surendettement, qui se sont accumulés au cours des dernières années», a déclaré Abebe Aemro Selassie, directeur du département Afrique du FMI.
Il a précisé qu’une équipe de l’institution financière internationale serait déployée en Afrique du Sud le mois prochain pour procéder à une «évaluation complète» des dernières données économiques du pays.
En février dernier, le ministre sud-africain des Finances, Enoch Godongwana, a déclaré que la dette de l’Afrique du Sud atteindrait un pic de 75,3 % du produit intérieur brut (PIB) en 2025.
M. Godongwana présentera, mercredi, la Déclaration de politique budgétaire à moyen terme 2024, offrant une vision actualisée du cadre budgétaire du pays.
Dans ses dernières Perspectives de l’économie mondiale, le FMI a déjà révisé à la hausse les projections de croissance économique de l’Afrique du Sud, prévoyant une croissance du PIB de 1,1 % pour 2024 contre 0,9 % auparavant et de 1,5 % contre 1,2 % en 2025.
Par ailleurs, l’institution financière internationale souligne dans son dernier rapport que la croissance économique de l’Afrique subsaharienne devrait rester modérée à 3,6 % en 2024, inchangée par rapport à 2023, avec une modeste reprise à 4,2 % attendue en 2025.
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Le rapport note que les pays de la région sont toujours aux prises avec des déséquilibres macroéconomiques, des conditions de financement difficiles et des pressions sociales croissantes, laissant les décideurs politiques face à des choix difficiles dans la mise en œuvre des réformes.
Aemro Selassie a déclaré que les pays d’Afrique subsaharienne naviguaient dans un paysage économique complexe marqué à la fois par des progrès et des vulnérabilités persistantes.
«Alors que de nombreux pays de la région figurent parmi les économies qui connaissent la croissance la plus rapide au monde, les pays riches en ressources naturelles, notamment les exportateurs de pétrole, continuent de souffrir de taux de croissance plus faibles», a-t-il fait constater. Et d’ajouter que l’inflation reste à deux chiffres dans près d’un tiers des pays et que la dette publique s’est stabilisée à un niveau élevé, alors que le fardeau croissant du service de la dette prive les pays des ressources nécessaires au développement.
«Bien que nous constations une certaine amélioration des déséquilibres macroéconomiques, la croissance reste insuffisante pour réduire de manière significative la pauvreté ou relever les défis de développement importants dans la région», a souligné le directeur du département Afrique du FMI.