L’Afrique du Sud doit investir dans les énergies renouvelables pour résoudre la crise énergétique (experts)

L’Afrique du Sud se doit d’investir massivement dans les énergies renouvelables, particulièrement l’éolien, et les infrastructures de transmission, pour résoudre la crise énergétique qui a durement affecté l’économie nationale, ont indiqué mercredi des experts.

« L’Afrique du Sud a longtemps souffert des délestages électriques, qui ont atteint parfois jusqu’à 12 heures par jours, en raison d’une faible production d’électricité de la compagnie publique en détresse Eskom. Elle compte pour plus de 80% de sa production électrique sur le charbon », ont déclaré des experts lors d’une rencontre à Pretoria.

Le pays a toutefois réalisé des progrès ces derniers mois, avec 160 jours sans délestage, soit la période la plus longue depuis plus de quatre ans. Ce résultat est dû à une augmentation de la puissance de base disponible et à la contribution croissante des développeurs d’éoliennes privées.

Néanmoins, les experts du secteur préviennent que pour maintenir ces progrès, des investissements substantiels dans l’énergie éolienne et l’expansion des infrastructures de transmission seront nécessaires.

Malgré son importance croissante, l’énergie éolienne ne contribue actuellement qu’à moins de 3 % de l’approvisionnement énergétique total de l’Afrique du Sud.

Les experts relèvent que la capacité éolienne du pays reste encore en deçà des références mondiales. En Europe, l’éolien représente 20 % du mix énergétique global et cette part devrait dépasser les 50 % d’ici 2050. Le Danemark, leader mondial de l’énergie éolienne, tire 58 % de son électricité du vent.

Cependant, la diversification du bouquet énergétique dépend de la disponibilité d’infrastructures suffisantes. Dans de nombreuses régions du pays, les lignes de transport d’électricité d’Eskom sont à pleine capacité, ce qui limite la quantité d’énergie renouvelable pouvant être intégrée au réseau, notent-ils.

Néanmoins, les experts soutiennent que le développement des infrastructures de transport d’électricité nécessite un partenariat entre le secteur privé et le gouvernement. «Il sera utile d’accélérer les investissements dans les infrastructures de transport par le biais de la participation du secteur privé», soulignent-ils.

L’Autorité sud-africaine des revenus (SARB) estime ainsi à 2 points de PIB l’impact des délestages électriques sur la croissance en 2023.