L’Afrique du Sud est confrontée à une crise de financement climatique, après le retrait des États-Unis du Partenariat pour une transition énergétique juste, ont indiqué mardi des analystes et experts économiques.
La décision du gouvernement américain de se retirer de ce Partenariat a laissé un déficit de 1,56 milliard de dollars (environ 28 milliards de rands) dans le financement de l’énergie propre en Afrique du Sud, ont-ils précisé.
L’économiste politique Sam Koma a déclaré, à ce propos, qu’il s’agit d’un revers majeur pour les aspirations de l’Afrique du Sud à développer une économie résiliente au changement climatique, en garantissant une économie à faibles émissions de carbone et des énergies plus propres.
«Le manque de financement constitue un frein supplémentaire à la volonté du gouvernement sud-africain de faciliter son programme d’énergie renouvelable», a-t-il dit.
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Pour sa part, le professeur Raymond Parsons de l’Université du Nord-Ouest estime que les financements doivent être trouvés ailleurs ou le pays doit réévaluer son programme de lutte contre le changement climatique. «Ce signal d’alarme obligeait l’Afrique du Sud à identifier d’autres sources possibles de financement climatique», a-t-il déclaré.
L’analyste politique Daniel Silke a déclaré, de son côté, que la position américaine «enhardirait les politiciens sud-africains, en particulier le ministre des Ressources minérales et pétrolières Gwede Mantashe, qui continuent de proposer le charbon comme la voie à suivre». La prépondérance des gisements de charbon en Afrique du Sud encouragerait ceux qui sont réticents à accorder un rôle moindre au charbon dans le mix énergétique du pays, a-t-il expliqué, notant que «le problème est que Pretoria a désespérément besoin de s’orienter vers l’énergie verte».
Le charbon compte pour plus de 80% dans la production d’électricité en Afrique du Sud.
Idem pour le porte-parole de la centrale syndicale Cosatu, Matthew Parks, qui estime que l’Afrique du Sud devrait «se rapprocher des institutions nationales, car le financement des prêts en devises étrangères devient assez coûteux».