L’Afrique du Sud confrontée à un risque d’insécurité alimentaire à cause du vandalisme

Cyril Ramaphosa

L’Afrique du Sud est confrontée à un risque majeur d’insécurité alimentaire et à une pénurie des médicaments à cause des actes de violence et de vandalisme qui secouent le pays depuis plusieurs jours, a indiqué lundi le président sud-africain, Cyril Ramaphosa.

« Des magasins ont été pillés et des infrastructures ont été détruites, ce qui signifie que les malades ne peuvent pas se procurer de médicaments des pharmacies, que la nourriture n’atteint pas les rayons des supermarchés et le personnel soignant ne peut se rendre à son lieu de travail », a déploré M. Ramaphosa dans un discours télévisé.

Il a également déploré que le programme de vaccination ait été gravement perturbé à cause des violences en cours dans le pays, notant que cela aura des effets durables sur la situation économique dans le pays.

« Les victimes de la violence qui se déroule actuellement sont les employés, les chauffeurs de camions, les propriétaires d’entreprises, ainsi que les parents des personnes innocentes qui ont perdu la vie », a-t-il signalé.

Notant que cette violence avait peut-être commencé avec un « objectif politique », Ramaphosa a affirmé que « le pays assiste maintenant à des actes de violence opportunistes ».

« Au cours des deux derniers jours, la province de Gauteng (qui englobe la capitale Pretoria et Johannesburg) a connu des pillages de magasins et des incendies de camions. Grâce à l’intervention des forces de l’ordre, 323 suspects ont été arrêtés à Gauteng et 166 à KwaZulu-Natal », a-t-il poursuivi.

Il a indiqué , en outre, que beaucoup de Sud-Africains se sentent anxieux et effrayés et certaines parties du pays sont toujours sous le choc des jours et des nuits successifs de violence publique et de pillages sans précédent dans le pays.

Les manifestations violentes qui se sont déclenchées dans la province du KwaZulu-Natal ont continué à s’intensifier depuis l’emprisonnement de M. Zuma. La Cour constitutionnelle l’avait condamné, fin juin, à une peine de 15 mois de prison pour outrage à la justice.

Les tensions se sont exacerbées depuis vendredi soir avec des centaines de manifestants bloquant les routes nationales et les autoroutes, pillant les magasins et incendiant une trentaines de camions.

Plus tôt dans la journée, la Force de défense sud-africaine (SANDF) a annoncé que l’armée sud-africaine sera déployée pour faire face aux manifestations violentes qui secouent les deux provinces.

Soulignant que cette intervention vise à « apaiser les troubles qui ont saisi les deux provinces au cours des derniers jours », la SANDF a noté que le déploiement commencera dès que tous les processus de déploiement seront mis en place.

( Avec MAP )