L’Afrique du Sud appelée à réduire ses émissions pour ne pas perdre son statut d’exportateur vers l’UE

L’Afrique du Sud se doit d’adapter son industrie aux exigences du Mécanisme d’ajustement carbone aux frontières (CBMA) et réduire ses émissions de gaz à effet de serre, sinon elle ne pourrait plus exporter ses produits vers l’Union européenne (UE), a indiqué lundi le Service de gestion de projet relevant de la Présidence.

«Si nous ne nous attaquons pas aux exigences du Mécanisme d’ajustement et si nous ne réduisons pas nos émissions de carbone, nous devrons oublier les marchés de l’UE en 2035», a averti Rudi Dicks, directeur du Service, lors d’une rencontre sur le développement des stratégies de politique commerciale et industrielle.

Il a précisé que les exportations totales de l’Afrique du Sud devraient diminuer de 10,1 % et le PIB devrait baisser de 9,3 % d’ici à 2050 si davantage de pays de l’UE adoptent un mécanisme d’ajustement carbone aux frontières.

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«Nous exportons environ 550 000 unités vers l’Union européenne, qui est notre plus gros marché. Mais si nous ne sommes pas en mesure de démontrer que nous réduisons nos émissions, nous aurons de sérieux problèmes», a-t-il mis en garde, précisant que ce chiffre s’élèverait à 2,6 millions d’unités si toutes les exportations sont soumises à un mécanisme d’ajustement carbone aux frontières.

Le Mécanisme d’ajustement carbone aux frontières est un tarif carbone sur les produits à forte intensité tels que l’acier, le ciment et une partie de l’électricité importés dans l’UE et légiféré dans le cadre du Pacte vert européen. Il entrera en vigueur en 2026.

Lors de cette rencontre, les acteurs de l’industrie ont remis en question la coordination des départements gouvernementaux sur les plans directeurs, citant la mise en place de la taxe sur le sucre, qui s’est produite alors que l’industrie était engagée avec le gouvernement sur la stabilité et la croissance.

Le Trésor national a mis en place cette taxe alors que certains acteurs du secteur estimaient que la consultation n’avait pas été suffisamment étendue et qu’elle avait entraîné la perte de 16 000 emplois.

Sur ce sujet, M. Dicks a souligné que de nombreuses adaptations devaient être réalisées pour orienter les industries, afin qu’elles utilisent les opportunités au profit du marché local.