L’Afrique du Sud se doit de reconstruire et de renforcer les institutions de contrôle public, qui ont été affaiblies pendant la période de capture de l’État et de la corruption généralisée, a indiqué, mercredi à Ekurhuleni (75 km de Pretoria), la directrice de l’Autorité nationale des poursuites judiciaires (ANP), Shamila Batohi.
«Les organismes de contrôle public, y compris l’APN et le Parlement, étaient infiltrés par des fonctionnaires corrompus et contraires à l’éthique», a déclaré Mme Batohi lors d’une conférence du Protecteur public.
Elle a souligné que même si le pays se remettait encore des conséquences de la prise de contrôle de l’État, un effort concerté devait être déployé pour prévenir la corruption généralisée.
«Ce ne sont pas seulement les entités gouvernementales qui ont failli à leur rôle de surveillance. Les acteurs du secteur privé et les professionnels tels que les auditeurs, les banquiers et les avocats, ont également été impliqués en tant que facilitateurs de la capture de l’Etat», a expliqué la responsable sud-africaine, insistant sur la promotion de la bonne gouvernance dans le pays.
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Plusieurs partis de l’opposition ont jugé «très insuffisantes» les mesures annoncées par le gouvernement pour éradiquer la pourriture des institutions de l’État et mettre en œuvre les recommandations de la Commission judiciaire d’enquête sur la capture de l’Etat tendant à lutter contre le fléau de la corruption généralisée.
Le rapport de la Commission révèle que la corruption était devenue systémique dans toutes les administrations de l’Etat et impliquait de hauts responsables du Congrès National Africain (ANC), parti au pouvoir en Afrique du Sud, dont l’ex-président Jacob Zuma.
Le Président sud-africain, Cyril Ramaphosa, avait auparavant déclaré que l’Afrique du Sud a été attristée et indignée par les témoignages de la façon dont un réseau criminel au sein du gouvernement, des institutions publiques et des entreprises privées avait pillé les coffres de l’État et vandalisé les institutions publiques.
Pour sa part, le directeur général adjoint du Trésor national, Ismail Mamoniat, a indiqué que la corruption en Afrique du Sud était tellement ancrée au sein du gouvernement que les budgets sont souvent pillés avant d’être dépensés pour la prestation de services.