L’Afrique doit promouvoir l’éducation en tant qu’outil de transformation sociétale (PAP)

L’éducation est un outil de transformation sociétale que les pays africains se doivent de promouvoir pour créer une Afrique prospère guidée par le développement durable, ont indiqué, mardi à Johannesburg, des responsables africains présents à la quatrième session ordinaire de la sixième législature du Parlement Panafricain (PAP), qui s’est ouverte officiellement lundi.

Ils ont appelé à des systèmes éducatifs résilients et inclusifs qui reflètent la diversité des cultures et des défis de l’Afrique, affirmant que l’apprentissage tout au long de la vie est essentiel pour doter les Africains de tous âges de compétences adaptables au monde en évolution rapide d’aujourd’hui.

Intervenant à cette occasion, Remy Ngoy Lumbu, président de la Commission africaine des droits de l’homme, a mis l’accent sur l’engagement de la Commission en faveur de l’éducation en tant que droit essentiel à la réalisation de la vision de l’Agenda 2063 de l’Afrique.

Il a mis en avant les différentes résolutions adoptées par la Commission pour soutenir l’accès et la qualité de l’éducation, exhortant les États membres à allouer des ressources budgétaires à cette cause et à rendre compte de leurs progrès à la Commission.

Pour sa part, Khalil Boudali, président du Conseil économique, social et culturel de l’Union africaine, a encouragé la collaboration entre les gouvernements, la société civile et le secteur privé pour construire des infrastructures éducatives et promouvoir des politiques donnant la priorité à l’éducation.

«L’éducation est le fondement du développement durable», a-t-il dit, insistant sur son rôle dans la sortie des communautés de la pauvreté et la promotion de la croissance économique.

Le Doyen des ambassadeurs africains accrédités en Afrique du Sud, André Nzapayeke, a exprimé, quant à lui, son optimisme quant à la récente inclusion de l’UA au sein du G20, exhortant les dirigeants africains à utiliser cette plateforme de manière stratégique pour amplifier la voix de l’Afrique sur la scène mondiale.

Cette opportunité devrait être exploitée pour faire progresser la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) et renforcer l’intégration économique, à travers le continent, a-t-il soutenu. M. Nzapayeke a de même noté que la paix et la sécurité sont des conditions préalables essentielles au développement du continent, soulignant que la croissance économique et l’unité doivent rester au premier plan de l’agenda de l’Afrique si le continent veut réaliser son plein potentiel.

D’autres intervenants ont évoqué le lien historique entre l’Afrique et sa diaspora, désormais officiellement reconnue comme la «sixième région du continent».

Le Dr Louis-Georges Tin a souligné, à cet égard, le potentiel économique et culturel de la diaspora africaine et exprimé la volonté de la diaspora de contribuer au développement de l’Afrique en finançant des villes intelligentes, des soins de santé et l’éducation. Il a ainsi appelé à une unité et une collaboration panafricaines renforcées, plaidant pour l’inclusion de la voix de la diaspora au Parlement panafricain et le soutien à la restitution des trésors culturels africains confisqués à l’époque coloniale.

Cette nouvelle session du PAP se déroule sous le thème de l’Union africaine pour 2024 : «Éduquer un Africain apte au 21e siècle : construire des systèmes éducatifs résilients pour un accès accru à un apprentissage inclusif et de qualité en Afrique».

Le PAP est une Assemblée consultative de l’Union africaine qui regroupe les députés des pays membres de l’Union africaine. Il a été créé en vertu de l’article 5 de l’Acte constitutif de l’UA et installé officiellement dans ses fonctions le 18 mars 2004.

Chaque État membre est représenté au sein du PAP par cinq parlementaires issus de la majorité et l’opposition, dont au moins une femme, élus ou désignés par leurs parlements ou organes législatifs nationaux.