L’Afrique doit adopter une approche globale et pragmatique dans l’élaboration de sa politique énergétique, tout en mettant l’accent sur la sécurité énergétique, l’accessibilité, la durabilité et le potentiel du continent à jouer un rôle de premier plan dans la transition énergétique mondiale, ont indiqué, mercredi au Cap (1470 km de Pretoria), des participants à la Conférence africaine sur l’énergie, l’électricité et l’eau (Enlit Africa).
D’emblée, des intervenants ont souligné la nécessité pour les pays africains d’adopter une approche inclusive dans laquelle toutes les sources d’énergie sont mis à profit pour soutenir les objectifs de développement du continent.
Ils ont, à cet égard, situé la transition énergétique de l’Afrique dans un contexte plus large qui tient compte du «quadrilemme énergétique», une extension typiquement africaine du «trilemme énergétique» traditionnel qui aborde la sécurité énergétique, l’accès à l’énergie et la durabilité environnementale. Dans le contexte africain, soutiennent-ils, ces trois éléments doivent être pris en compte parallèlement aux impératifs de développement socioéconomique du continent.
«Nous devons définir une transition qui reflète les spécificités africaines. L’accès à l’électricité demeure un enjeu majeur, sachant que six cents millions de personnes sur le continent vivent encore sans électricité, ce qui compromet le développement, les soins de santé et la qualité de vie», ont-ils déclaré.
Les conférenciers ont averti que les discussions trop axées sur la durabilité environnementale, sans aborder la question de l’accès et de l’accessibilité financière, ne parviendraient pas à gagner du terrain en Afrique. «Les gens veulent passer de l’obscurité à la lumière, une énergie fiable et abordable. La source devient secondaire», relèvent-ils.
Lire aussi : Global Growth Conference 2025 : Ce qu’il faut retenir de la session d’ouverture
Notant que les États africains manquent souvent de marge de manœuvre budgétaire pour réaliser des investissements importants nécessaires aux infrastructures énergétiques, des orateurs ont préconisé la mobilisation de moyens innovants et l’optimisation des ressources, afin de tirer parti des partenariats public-privé.
La Conférence africaine sur l’énergie, l’électricité et l’eau (Enlit Africa) a entamé ses travaux, mardi dans la ville sud-africaine du Cap, avec pour objectif de favoriser une transition énergétique juste et d’engager une transformation de ces secteurs névralgiques en Afrique.
Organisé au Centre international des congrès, ce rassemblement de trois jours réunit des experts, des décideurs politiques, des innovateurs, des investisseurs et des leaders d’opinion du continent et du monde entier.
Avec plus de 200 intervenants et un programme dynamique, riche en innovations, en inspiration et en perspectives concrètes, Enlit Africa vise à examiner les moyens à même de promouvoir une révolution énergétique et hydrique dans le continent.