L’Afrique à l’épreuve du Covid-19

La pandémie du Covid-19 a bouleversé le monde entier. Les grandes puissances se sont, elles aussi, retrouvées dépourvues et livrées à elles-mêmes. Des scènes surréalistes en France, des scènes très touchantes en Italie, la solidarité de certains et l’égoïsme d’autres, cette pandémie a levé le voile sur de multiples réalités parfois insupportables.

La pandémie a débuté en Chine, puis s’est déplacée, peu à peu, vers l’Europe, nouvel épicentre du virus, et continuera probablement à se déplacer vers une nouvelle région. Et si le prochain épicentre de la pandémie Covid-19 était le continent africain ? Comment allons-nous faire face à cette catastrophe, alors que des puissances mondiales en souffrent et font face, chaque jour, à des pertes humaines désastreuses ? Car c’est une réalité, le virus a, d’ores et déjà, commencé à s’introduire en Afrique. Et l’OMS s’est voulue très alarmante quant aux conséquences d’une éventuelle propagation rapide de la pandémie sur le continent.

L’épidémie progresse sur le continent, les Africains anticipent

À ce jour, le continent voit le nombre des victimes s’accroître, avec l’Afrique du Sud Certains pays africains ont pris des mesures drastiques dès l’apparition des premiers cas. en tête pour 1326 cas de contaminations, suivie de l’Egypte pour 656 cas, l’Algérie, 584 cas et le Maroc qui compte 534 cas. L’Afrique subsaharienne est, elle aussi, progressivement touchée avec un cas dans des pays extrêmement pauvres comme la Somalie, l’Erythrée, le Soudan du Sud. Si ces pays possèdent des infrastructures sanitaires particulièrement défaillantes, ils n’ont pas lésiné sur les moyens d’anticipation. La Somalie a suspendu tous les vols internationaux, dès la manifestation du premier cas qu’elle a immédiatement placé en quarantaine avec d’autres cas suspects. Le Nigéria a interdit les rassemblements de plus de 50 personnes après une vingtaine de cas recensés, et au Kenya, la police disperse la foule avec du gaz lacrymogène.

Si ces mesures peuvent paraître trop strictes pour certains, force est de rappeler que la Chine, pour s’en sortir, n’a pas hésité à violer certains droits fondamentaux pour faire face à cette épreuve. Les Etats prennent donc des mesures exemplaires, dès l’apparition des premiers cas, tandis que les pays occidentaux ont attendu la centaine de cas pour prendre le problème au sérieux. Selon les experts, la propagation rapide du virus en Afrique serait un scénario catastrophique pour le continent, au vu des systèmes de santé très précaires. La Banque Mondiale estimait les dépenses de santé à 78 dollars par habitant, en 2016, contre une moyenne mondiale de 1.026 dollars. Fort heureusement, certains pays peuvent compter sur la solidarité internationale. Ainsi, l’Ethiopie aurait reçu des milliers de kits de dépistage, 6 millions de masques et 60.000 combinaisons de protection de la part du milliardaire chinois, Jack Ma, selon le journal Le Point.

L’Afrique, grande habituée des épidémies

Si la pandémie a tardé à se manifester sur le continent, plusieurs raisons, dont les raisons climatiques, ont été avancées pour expliquer cela. Bien que les scientifiques se contredisent sur le sujet, une chose est sûre: l’Afrique a eu le temps de se préparer et d’observer ses voisins occidentaux. Mais pas seulement, à la différence de ces derniers, l’Afrique dispose d’une expérience acquise des épidémies. L’Ebola fait plusieurs milliers de morts, le choléra, le paludisme, la rougeole… l’Afrique a toujours essayé de s’en sortir seule, d’ailleurs, le retard de l’OMS vis-à-vis de l’épidémie de l’Ebola avait été fortement critiqué.

Ces pays sont donc habitués à ce genre de situation. Par conséquent, le coronavirus n’est pas la priorité absolue ni un cas unique pour les autorités africaines, qui tentent de se préparer au mieux, d’anticiper, sans céder à la panique.

 

Par Mariam Maazouz