Depuis plusieurs mois, les relations entre l’Algérie et le Mali traversent une zone de turbulences. Le différend entre Bamako et Alger s’enracine dans des accusations mutuelles d’ingérence et de défiance. Alger, médiateur historique dans les crises maliennes, est perçu par Bamako comme un acteur partial, alimentant une tension de plus en plus virile entre les deux pays.

La Turquie s’emploie à jouer les bons offices entre l’Algérie et le Mali, deux États liés par un passé et des défis communs mais dont les relations se sont récemment tendues. Ces dernières semaines, le vice-ministre des affaires étrangères turc a multiplié les allers-retours entre Alger et Bamako pour tenter d’apaiser les tensions qui alimentent la défiance entre les deux capitales.

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Cette médiation d’Ankara intervient dans un contexte régional marqué par des rivalités persistantes et une sécurité précaire. L’Algérie, longtemps perçue comme un acteur incontournable du dialogue malien, s’est récemment heurtée à un rejet explicite de Bamako, qui l’accuse d’ingérence. Pour sa part, le Mali, engagé dans une réorientation de ses alliances, mise sur de nouveaux partenariats militaires et économiques qui s’éloignent de la tutelle traditionnelle d’Alger.

La Turquie, forte de ses liens solides avec les deux pays – elle fournit du matériel militaire au Mali et développe des partenariats économiques en Algérie –, entend se poser en médiateur crédible. Sa diplomatie, active sur plusieurs fronts africains, s’appuie sur des atouts pragmatiques : des relations bilatérales stables, un discours empreint de neutralité et un rôle croissant dans les affaires du Sahel. Reste à savoir si Ankara parviendra à convaincre Alger et Bamako de renouer le dialogue et de dépasser des rivalités qui compromettent la stabilité régionale.