La Tunisie prévoit une récolte céréalière de 1,57 million de tonnes cette année

Tunisie

La Tunisie prévoit une récolte céréalière pour la saison 2019/2020 aux alentours de 1,57 million de tonnes, contre une récolte record de 2,4 millions de tonnes au cours de la saison dernière, selon le ministère tunisien de l’Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche.

Dans des déclarations à la presse, le ministre tunisien de l’Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche, Oussama Kheriji a fait savoir que l’office tunisien des céréales a effectué des achats et des contrats pour l’acquisition de quantités de céréales, permettant de couvrir les besoins jusqu’à la fin de l’année.

Il a imputé la régression de la récolte céréalière, cette année, aux conditions climatiques difficiles compte tenu du déficit pluviométrique durant deux mois et demi à partir de janvier, ce qui a impacté la croissance des plants dans la plupart des zones de production.

Le responsable a rappelé l’impact négatif de la pénurie des pluies dans les zones de production connues à l’instar du Kef, Siliana et Zaghouan.

M. Kheriji a fait observer que les pluies enregistrées au cours de la deuxième moitié du mois de mars et en avril ont permis d’améliorer la situation générale des périmètres et de sauver la plupart des cultures.

S’agissant des préparatifs de la saison de la récolte cette année, le ministre a précisé qu’ils se déroulent dans des conditions normales, en touchant particulièrement l’aménagement et la réhabilitation des centres de collecte et la fourniture des moyens nécessaires, tels que les sacs, les fils de fer et les moissonneuses batteuses.

Durant ces deux derniers mois où la Tunisie a traversé une situation sanitaire difficile à cause de la propagation du coronavirus, obligeant le gouvernement à décréter un confinement, puis un dé-confinement progressif et ciblé, les préparatifs de la saison agricole ont été difficiles à mener comme il se doit.

Des tentatives de rattrapage ont, cependant, été prises par les différentes entreprises au cours de cette période, en dépit des difficultés entravant l’acquisition des pièces de rechanges et autres équipements, a-t-il expliqué.

D’après le ministre, actuellement, l’effort est focalisé sur la préparation d’un protocole sanitaire en collaboration avec le ministère de la Santé, qui tient compte de la distanciation sociale et le respect de toutes les mesures préventives par les différents intervenants dans l’opération de la récolte qui coïncide avec le dé-confinement sanitaire progressif ciblé.

Concernant les besoins de la Tunisie en importation de céréales, à l’heure où le pays réalise une récolte modeste, il a assuré que les stocks disponibles actuellement suffisent pour deux mois, sans compter la récolte de l’actuelle saison.

Selon le Système mondial d’information et d’alerte rapide (SMIAR) sur la sécurité alimentaire et l’agriculture, de la FAO, avec une production proche de la moyenne, les importations de céréales de la Tunisie devraient croître de 20 % en 2020.

Les besoins d’importations céréalières en Tunisie pour la campagne 2020/2021 (juillet / juin), devraient atteindre environ 3,8 millions de tonnes, soit environ 20% de plus que les importations de la campagne précédente et 5 % de plus que la moyenne du précédent quinquennat (5 ans), a précisé la même source.

Elle a fait état d’une production céréalière en 2020 qui est provisoirement proche de la moyenne dans le pays et qui est estimée à 1,5 million de tonnes, soit un tiers de moins que la récolte exceptionnelle de 2019.

Le pays dépend fortement des importations de céréales, principalement de blé, même pendant les années de bonne production, lit-on dans l’analyse de la FAO.

« Malgré le taux de dépendance élevé du pays à l’égard des importations, les variations des prix internationaux des céréales ne se traduisent pas entièrement par des variations des prix intérieurs, car le programme de subventions alimentaires du gouvernement maintient les prix des produits du blé et de l’huile végétale stables », explique la même source.

Elle relève que globalement, l’indice des prix à la consommation (IPC) des produits alimentaires et des boissons en mars 2020 a augmenté de 5,1% en glissement annuel, en hausse par rapport à 3,7% en février, mais reste inférieur aux 7% enregistrés à l’automne 2019.