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La Somalie demande une réévaluation du mécanisme de coopération internationale

– Dans une lettre adressée par le ministre d’État somalien aux Affaires étrangères au représentant spécial du secrétaire général des Nations unies en Somalie

La Somalie a demandé, jeudi, à l’ONU de réévaluer le mécanisme de coopération internationale connu sous le nom de « C6+ », le qualifiant de « structure obsolète et désormais inadaptée ».

La requête a été formulée dans une lettre adressée par le ministre d’État somalien aux Affaires étrangères, Ali Omar, à James Swan, représentant spécial du secrétaire général de l’ONU en Somalie, et publiée par le ministère somalien des Affaires étrangères.

Le mécanisme « C6+ », mis en place en 2010, regroupe six acteurs principaux : les Nations unies, l’Union africaine, l’Union européenne, l’IGAD (Autorité intergouvernementale pour le développement), les États-Unis et le Royaume-Uni.

Il constitue depuis plus d’une décennie le principal cadre de coordination du soutien politique, sécuritaire et développemental destiné à la Somalie.

Omar a expliqué que ce groupe avait été créé « à une époque marquée par une extrême fragilité politique et une période de transition en Somalie, lorsque la coordination internationale par des plateformes temporaires était nécessaire ».

Il a souligné que le groupe était « né d’un contexte post-2010, où les institutions somaliennes étaient encore émergentes et la souveraineté nationale fortement limitée. Ce contexte a désormais profondément changé », a-t-il relevé.

« Aujourd’hui, la Somalie n’est plus un pays en transition, mais un État souverain doté d’institutions constitutionnelles opérationnelles, d’un processus démocratique naissant et d’une vision nationale claire pour la paix et le développement. Le gouvernement, sous la direction du président Hassan Sheikh Mohamoud, mène une vaste réforme », a-t-il poursuivi.

Dans ce nouveau contexte, Omar a estimé que « continuer à utiliser le C6+ comme outil de coordination politique étrangère est dépassé et contre-productif. Cela ne reflète pas les principes de partenariat, de respect mutuel et d’appropriation nationale qui fondent désormais les relations de la Somalie avec la communauté internationale ».

Il a ajouté que « la persistance de références au C6+ dans le discours international donne à tort l’impression que la Somalie est toujours sous tutelle extérieure, ce qui nuit injustement à la légitimité et à la maturité de nos institutions démocratiques ».

Sur cette base, le gouvernement somalien considère que le groupe « est une structure ancienne dont la raison d’être n’est plus valable ». Il appelle donc tous ses partenaires à engager la Somalie à travers des cadres reconnus et solides qui reflètent son statut actuel, tels que la coopération bilatérale.

Omar a toutefois réaffirmé l’engagement de son pays envers des « partenariats étroits et constructifs avec tous les membres du C6+, fondés sur le respect mutuel et des objectifs communs ».

La Somalie reste confrontée à de multiples crises, notamment un conflit prolongé entre le gouvernement central et des groupes terroristes armés comme Al-Shabaab, ainsi qu’aux effets dévastateurs de la sécheresse, qui a entraîné une famine généralisée et poussé des millions de personnes à dépendre de l’aide humanitaire pour survivre.

Agences,

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