La réunion au Cap des ministres des Finances du G20 entachée par l’absence des principaux pays

Les ministres des Finances et les gouverneurs des banques centrales des pays membres du G20 planchent, mercredi et jeudi, au Cap (1470 km de Pretoria), sur plusieurs questions d’intérêt commun, dans un contexte marqué par l’absence de membres influents et par des divergences sur certaines questions.

Le G20 Finance Track est l’une des seules plateformes mondiales où les ministres des Finances et les gouverneurs des banques centrales du monde entier se réunissent pour discuter de l’économie mondiale et de son architecture. Les dirigeants présentent également généralement les questions que leurs pays souhaiteraient faire progresser.

Mais le rassemblement du Cap souffre de l’absence de ministres de pays influents, ce qui suscite des craintes sur les discussions et la crédibilité des engagements qui seront pris. C’est le cas notamment du Secrétaire américain au Trésor, Scott Bessent, qui a fait l’impasse sur la réunion, tout comme le Commissaire européen à l’Economie, Valdis Dombrovskis et le ministre japonais des Finances, Katsunobu Kato.

Des sujets tels que le climat, la dette, les inégalités et la réforme des banques multilatérales de développement ne font toujours pas l’unanimité.

En effet, l’un des problèmes majeurs auxquels sont confrontés les pays en développement, en particulier en Afrique, est l’augmentation du fardeau de la dette. Cela crée une instabilité économique, aggravée par des facteurs tels que le coût élevé des emprunts et la hausse des taux d’intérêt.

Les ministres en conclave devraient donc examiner les moyens par lesquels ils peuvent aider les pays africains à faire face au défi du service de la dette.

Néanmoins, des analystes économiques relèvent qu’il y a peu d’espoir d’accord sur les questions que l’Afrique considère comme essentielles, notamment le financement insuffisant de la lutte contre le changement climatique, la réforme du système financier qui pénalise les pays pauvres et l’aggravation des inégalités. Des priorités mondiales qui semblent être en danger, comme le souligne Alex van den Heever, politologue à l’Université de Witwatersrand à Johannesburg.

Les pays africains espéraient que le Sommet du G20 fasse pression pour inciter les superpuissances économiques à lutter contre le changement climatique et pour qu’ils contribuent davantage à la transition des pays les plus pauvres vers l’énergie verte et à leur adaptation à la dégradation des conditions climatiques.

Ils ont du mal à accélérer le développement des infrastructures qui pourraient contribuer à réduire les inégalités et la pauvreté, en raison du coût élevé de l’accès au financement. Certains pays africains se retrouvent alors noyés dans les coûts du service de la dette qui limitent les dépenses dans des domaines cruciaux comme la santé et l’éducation.

Le rassemblement du Cap est la deuxième série de réunions du G20 sur les finances après que des domaines prioritaires ont été abordés lors des réunions de décembre dernier.