La dette publique d’Afrique du Sud atteint des niveaux records

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La dette publique d’Afrique du Sud a atteint le niveau record de 268 milliards de dollars (5.000 milliards de rands) au cours de l’exercice 2023/2024 et devrait encore augmenter à 295 milliards de dollars l’année prochaine pour atteindre 322 milliards de dollars en 2026, indiquent vendredi des experts économiques.

«Les Sud-africains devraient se préparer à une dette publique plus élevée qui érodera encore davantage les dépenses en matière de services sociaux, la charge fiscale devant augmenter au cours de cette année, principalement en raison du peu d’allégement de la crise budgétaire», notent les économistes dans une tribune.

Lors de la présentation, en octobre dernier, de la Déclaration de politique budgétaire à moyen terme, le ministre des Finances, Enoch Godongwana, a annoncé la nécessité de lever 805 millions de dollars (15 milliards de rands) supplémentaires pour combler le déficit croissant de revenus.

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Selon le ministère, les recettes fiscales totales pour 2023 ont été révisées à la baisse à 93 milliards de dollars (1.730 milliards de rands), ce qui entraîne un déficit de 3 milliards de dollars (56,8 milliards de rands). La plus forte baisse des recettes fiscales provient des entreprises et de la TVA.

Les principales sources de revenus restent l’impôt sur le revenu des personnes physiques (640 milliards de rands), l’impôt sur le revenu des sociétés (300 milliards de rands) et la TVA (445 milliards de rands).

Néanmoins, les fiscalistes ne s’attendent pas à une augmentation des taux d’imposition sur le revenu des particuliers et des sociétés, ni à une augmentation du taux de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) lorsque le ministre présentera son budget 2024 plus tard ce mois-ci (21 février).

Ils estiment que le gouvernement doit augmenter la croissance économique et celle de l’emploi, ce qui se traduira par une augmentation des recettes fiscales.

Tertius Troost, associé principal en fiscalité chez Mazars, affirme que si le gouvernement n’accorde aucun allègement de la pression fiscale, en augmentant les tranches d’imposition en fonction de l’inflation, il pourrait avoir entre 16 et 18 milliards de rands en réserve et ne pas avoir besoin d’augmenter les taux d’imposition. « Je crois que, étant donné que c’est une année électorale, ce gouvernement apportera un certain soulagement aux groupes à faible revenu », a-t-il dit.

Toutefois, l’expert relève que les Sud-africains doivent se préparer à un endettement encore plus lourd. «Je pense que l’endettement tourne plutôt vers un chiffre de 80%, voire 85% du PIB en raison de prêts supplémentaires pour combler le manque de recettes», prévient M. Troost.

Billy Joubert, directeur fiscal adjoint chez Deloitte, estime, pour sa part, que le plus grand défi réside dans les dépenses effrénées, malgré la faible croissance économique et la diminution des recettes fiscales.