Kenya: le ministre de l’intérieur met en garde les politiciens et les stations radio contre l’incitation à la haine

Le ministre kényan de l’Intérieur Fred Matiang’i a mis en garde, jeudi, les politiciens du pays et les stations de radio contre l’incitation à la haine et à la violence, faisant part de ses préoccupations concernant la montée des tensions politiques dans le pays, à 15 mois des élections générales de 2022.

Matiang’i, qui a comparu devant le Comité de sécurité de l’Assemblée nationale, a déploré le fait de voir des politiciens s’engager déjà dans les premières campagnes électorales, dont la plupart ont été entachées de violence, en assurant que son département oeuvre à compiler et à dresser les profils des politiciens de tout le pays et qu’il n’hésiterait pas à prendre des mesures sévères contre tout politique qui incite à la haine et à la violence.

« Le gouvernement agit et il agira comme il se doit. Vous pensez peut-être que nous tardons à agir, cependant, lorsque nous agirons, vous ressentirez tous l’impact », a-t-il menacé tout en affirmant disposer de preuves contre certains dirigeants qui seraient traduits en justice.

Le ministre a averti, dans ce cadre, qu’il envisage de fermer toutes les stations de radio du comté de Marsabit, frontalier de la Somalie, en raison de l’insécurité croissante dans la région.

« Je suis sur le point de fermer toutes les stations FM de Marsabit car elles diffusent des messages de haine. J’ai consulté l’Autorité des communications et le ministre de la communication Joe Mucheru et nous avons convenu que les stations ne nous sont d’aucune utilité », a-t-il affirmé, ajoutant qu’il saisirait la « Public Order Act » pour imposer la fermeture.

Mardi, le chef du Mouvement Démocratique Orange (ODM), Raila Odinga, a appelé à mettre un terme aux violences préélectorales et post-éléctorales, en soulignant que les Kényans doivent décider s’ils veulent des élections ou des guerres civiles tous les cinq ans.

« Les élections doivent cesser d’être des guerres civiles », a souligné Odinga, cité par le journal « The Standard ».

« Ce pays s’arrête et perd des emplois et des vies à chaque période électorale à cause de la violence. Les trompettes de la guerre retentissent et il est facile de dire comment cela se terminera », a-t-il déploré.

Les derniers affrontements post-électorales de 2017 entre partis et tribus rivaux avaient fait plus de 1200 morts, rappelle-t-on.

source : FAAPA