Les Kényans consomment du maïs fortement contaminé par l’aflatoxine et jusqu’à 90 pc de ce produit vendu sur le marché local est contaminé par cette mycotoxine produite par certains champignons proliférant notamment sur des graines conservées en atmosphère chaude et humide, avance l’Association des meuniers de céréales (United Grains Millers Association).
« Personne ne vérifie la sécurité du maïs pour les personnes vivant dans les villes. Ce maïs n’est pas testé et la plupart de cette plante herbacée n’a pas séché correctement en raison des courtes pluies qui se sont prolongées jusqu’en janvier. La plupart de ce maïs est fortement contaminée », a déclaré le président de cette association, Ken Nyaga, dans une interview publiée mercredi par le journal « The Star ». « Les agriculteurs n’ont ni la capacité ni le savoir-faire pour tester le niveau d’aflatoxine du maïs qu’ils stockent », a ajouté M. Nyaga, en précisant que lorsque le maïs n’est pas séché correctement, la concentration de la toxine augmente considérablement dans les conditions humides.
Nyaga a affirmé que seul le maïs produit dans certaines zones du Rift Nord est sûr et exempt d’aflatoxine, alors que la situation est pire dans des endroits comme Embu, Meru, Ukambani et certaines parties de Nanyuki où le niveau d’aflatoxine est très élevé oscillant entre 40 à 70 parties par milliard (ppb).
Le niveau de toxine autorisé au Kenya est inférieur à 10 parties par milliard et tout ce qui dépasse 10ppb est considéré comme dangereux et nocif pour la santé.
En 2010, plus de 2,3 millions de sacs de maïs ont été détruits en raison de leurs niveaux élevés de contamination par l’aflatoxine, coûtant au gouvernement des millions de shillings, alors qu’en 2004, au moins 120 Kényans sont morts pour avoir consommé des aliments infectés par l’aflatoxine, rappelle à ce propos le journal, citant des données officielles.