Journée Mondiale de lutte contre le paludisme : le continent africain toujours en lutte

paludisme

A l’occasion de la journée mondiale de lutte contre le Paludisme, les regards sont tous braqués sur l’Afrique qui représente le continent le plus touché. Des femmes, des hommes et surtout des enfants meurent chaque jour à cause de cette maladie. Les pays africains avec l’aide de l’OMS ont lancé plusieurs mesures afin de faire face à cette maladie, mais ces efforts sont gravement entravés par quelques menaces qu’il faudrait prendre très au sérieux.  

Le continent africain fait face à plusieurs maladies qui font beaucoup de ravages. Le paludisme en fait partie et représente l’une des maladies qui tue le plus dans beaucoup de pays africain. A l’occasion de la journée mondiale de lutte contre le paludisme, il est judicieux de jeter un regard sur les freins qui entravent la lutte contre cette dangereuse maladie en Afrique.

Causée par le moustique l’anophèle femelle, cette maladie est le plus souvent présente sur le continent et se développe le plus souvent pendant les périodes d’hivernage.

Plus de 630.000, essentiellement des enfants, ont succombé à cette maladie en 2020 avec plus de 24 millions de cas. Pour les moins de 5 ans, le paludisme représente 44, 1% des causes d’hospitalisation et 28 % des décès au niveau des hôpitaux.

Des chiffres alarmants qui poussent les autorités africaines a mobilisé énormément d’efforts pour faire face à la maladie. Par contre force est de reconnaître que les outils jusque-là développés ne sont pas assez suffisants et la recherche reste très largement sous financée. Mais plus difficile encore, ces efforts pourraient être entravés par plusieurs autres menaces selon l’OMS.

Evolution des moustiques et apparition de nouvelles espèces

La maladie se développe et les moustiques évoluent et deviennent de plus en plus résistants aux insecticides contenus dans les moustiquaires ; principal outil de prévention contre le paludisme. Il y a une dizaine d’années, une espèce, baptisée anophèle Stephensi, originaire d’Asie, s’est implantée à Djibouti. Elle a été plus récemment détectée en Ethiopie, en Somalie et au Soudan selon l’OMS. Ce moustique s’adapte facilement au milieu urbain, ce qui de fait accroît le risque de paludisme dans les villes africaines.

Une autre menace, et non des moindres, concerne le diagnostic. En effet, l’OMS affirme que de nombreux tests du diagnostic rapide détectent une protéine rendant ces tests inopérants.  Et à l’OMS de souligner que c’est la corne de l’Afrique qui est la plus sévèrement touchée.

La résistance aux médicaments antipaludique à base d’artémisinine

Dans des pays comme le Rwanda, l’Ouganda et dans la Corne de l’Afrique, l’apparition des parasites partiellement résistants à l’artémisinne fait partie des menaces qui vont ralentir la lutte contre le paludisme, si l’on sait que plusieurs combinaisons de molécules très efficace à base d’artémisinine existaient déjà.

Cette résistance a émergée sur le continent et n’a pas été importée comme c’est le cas de l’anophèle stephensis. L’OMS est en train de développer avec les partenaires une stratégie pour éviter l’extension de cette résistance sur le reste du continent. Il faudra alors une meilleure régulation des de l’utilisation des médicaments de mauvaise qualité. Les pays victimes devront travailler avec l’OMS et suivre les recommandations sur le traitement, la prévention, la lutte anti-vectorielle » a déclaré le Docteur Pascal Ringward, Coordinateur du département paludisme au sein de l’OMS.