Hasna Ammar, une militante infatigable pour l’autonomisation des femmes rurales à Aoufous

Si l’autonomisation économique des femmes occupe une place de plus en plus importante dans les politiques publiques, il n’en reste pas moins qu’une forte implication de la société civile est nécessaire pour soutenir cet effort visant l’amélioration de leurs conditions socioéconomiques notamment pour celles d’entre elles en situation de vulnérabilité.

Consciente du rôle essentiel qui incombe aux acteurs de la société civile en matière de développement humain, notamment dans la lutte contre la pauvreté, la précarité et l’exclusion, Hasna Ammar a pris l’initiative, il y de cela plus 10 ans, de rassembler, dans le cadre d’une coopérative, les femmes artisanes de la commune d’Aaoufous (province d’Errachidia), qui s’activent dans la fabrication des produits de vannerie tressés avec des feuilles de palmiers séchées.

Originaire d’Azrou, Mme Ammar, installée à Errachidia depuis 25 ans, était connue à Aoufous au début par sa participation active à la vie associative locale, en consacrant beaucoup de son temps à la défense d’une cause qui lui tient à cœur : la promotion de l’autonomisation économique des femmes rurales artisanes.

Mme Ammar a choisi de ne pas rester indifférente face à la situation de vulnérabilité de certaines femmes artisanes de la commune qui bardaient leurs produits de vannerie, pour se lancer dans une belle aventure qui va aboutir à la constitution, en 2010, de la coopérative Al Amal d’artisanat.

Cette coopérative féminine a contribué positivement, depuis sa création, à l’amélioration de la situation socioéconomique des femmes artisanes d’Aoufous, à travers leur autonomisation économique, le développement de l’esprit d’entreprenariat chez elles et l’amélioration des conditions de vie de leurs familles, confie Mme Ammar à la MAP.

Grâce à cette coopérative, constituée au départ avec 14 adhérentes et qui en compte aujourd’hui 40, ces femmes ont pu augmenter leur productivité et leurs revenus et commercialiser leur panoplie de produits à Drâa-Tafilalet et dans d’autres régions du Royaume, a-t-elle poursuivi.

Paniers, couffins, cabas, chapeaux, corbeilles et sets de table sont parmi les produits confectionnés avec passion et tradition par les membres de la coopérative Al Amal, a relevé Mme Ammar, qui a exercé pendant des années comme pâtissière à Errachidia.

L’expérience de Mme Ammar en tant que pâtissière, qui lui a permis de réussir son autonomisation et insertion économique et sociale, a été justement sa source d’inspiration pour guider et motiver les femmes artisanes d’Aoufous.

Mme Ammar reconnait que la tâche n’a pas été facile, surtout qu’elle a dû faire face au début à un blocage des mentalités au sein de la société, lié à certains stéréotypes de genre empêchant les femmes d’être égales aux hommes au travail.

« Le temps m’a donné raison. Grâce à la coopérative Al Amal, les femmes ont pu s’assurer un revenu stable et développer leur savoir-faire artisanal local dans le domaine de fabrication des produits de vannerie tissés avec des feuilles de palmiers », s’est-elle réjouit.

Elle a indiqué que cette complétive, qui a bénéficié du soutien de l’Initiative Nationale pour le développement Humain (INDH), a pris part à plusieurs salons et foires de l’artisanat dans plusieurs villes du Maroc, dont Casablanca, Rabat ou Marrakech.

Mme Ammar a plaidé pour le renforcement du rôle des coopératives féminines en tant qu’entreprises sociales qui contribuent à l’autonomisation économique des femmes et à leur épanouissement et les incitent à l’innovation.

Les coopératives sont devenues des outils incontournables pour la mise en œuvre des politiques publiques relatives au développement humain, à travers l’intégration de la population, ainsi que la valorisation des potentialités et des savoir-faire locaux.

L’exemple de la coopérative féminine Al Amal d’artisanat à Aoufous montre la voie à suivre pour le développement du mouvement coopératif via l’encouragement des activités génératrices de revenus, l’amélioration des conditions économiques des femmes et la valorisation des ressources locales.

source : FAAPA