Guinée: le gouvernement « a grand espoir » d’ouvrir le procès du massacre de 2009 avant fin septembre

Alphonse Charles Wright

Le gouvernent de transition en Guinée « a grand espoir » que le procès réclamé de longue date du massacre d’opposants au stade de Conakry en 2009 s’ouvre avant fin septembre, a indiqué, lundi, le ministre de la Justice Alphonse Charles Wright.

Le ministre, qui s’exprimait à Genève devant le Conseil des droits de l’Homme de l’ONU et dont les propos ont été rapportés par des médias, a mis en exergue les actions entreprise par ses services pour la tenue de ce procès, de la rédaction de textes pour la protection des victimes et des témoins à la formation des magistrats, en passant par la poursuite des travaux de construction du tribunal qui « est réalisé à hauteur de 95% ».

« Au regard de toutes ces actions, je puis vous annoncer que le gouvernement a grand espoir que ce procès pourra se tenir d’ici la fin de ce mois », a-t-il déclaré.

« Depuis quelques années la République de Guinée est scrutée et attendue par rapport à une situation qui heurte la conscience humaine, qui n’honore pas notre pays », a ajouté le ministre de la Justice .

Il s’agit de « mettre fin à l’impunité et de permettre aux familles des victimes de pouvoir finalement faire leur deuil », a-t-il souligné. Pour cela, « il faudrait que les acteurs et leurs complices présumés, d’où qu’ils viennent et qui qu’ils soient, répondent de leurs actes devant la justice », a-t-il insisté.

A rappeler que le 28 septembre 2009, des militaires avaient tué au moins 157 personnes et violé 109 femmes dans le stade où étaient rassemblés des milliers d’opposants à la candidature à la présidentielle du chef de la junte, Moussa Dadis Camara, selon une commission internationale d’enquête de l’ONU.

Les victimes et leurs proches réclament un procès depuis des années. Les défenseurs des droits de l’homme poussent aussi à sa tenue, au nom de la lutte contre l’impunité qui est la norme selon eux dans le pays. La Cour pénale internationale (CPI) a envoyé récemment une délégation en Guinée.

L’instruction judiciaire s’est achevée en décembre 2017, avec le renvoi d’une douzaine de prévenus devant un tribunal, dont Moussa Dadis Camara.

Toutefois, le procès a continué à se faire attendre, malgré les multiples engagements des autorités guinéennes, notamment sous le régime de l’ex-président Alpha Condé.

Le président de la transition, le colonel Mamady Doumbouya, a instruit son ministre de la Justice de tout faire pour que le procès s’ouvre avant la date du 13-ème anniversaire, mais aucune date n’a encore été fixée.

Avec MAP