L’Assemblée nationale au Ghana a suspendu ses travaux mardi pour une durée indéterminée, à la suite d’un différend juridique concernant la décision du président du Parlement, Alban Bagbin, de déclarer vacants quatre sièges parlementaires.
Selon les médias locaux, l’ajournement du parlement ghanéen met en suspens certaines affaires importantes du gouvernement qui devaient être examinées, notamment l’approbation de deux nominations à la Cour Suprême, un prêt de 250 millions de dollars pour le Projet de stabilité financière du Ghana et des exonérations fiscales à hauteur de 350 millions de dollars, entre autres.
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Cette suspension entraîne l’arrêt de toutes activités législatives à moins de deux mois des élections générales du pays, et pourrait compromettre l’adoption de projets de loi cruciaux, et du budget pour l’année 2025.
Selon les mêmes sources, l’ajournement du Parlement fait suite à la suspension par la Cour Suprême de la décision du président de la Chambre qui a déclaré quatre sièges vacants le 17 octobre courant.
Avec la décision du président, le groupe parlementaire du Congrès national démocratique compte désormais 136 sièges contre 135 pour le Nouveau parti patriotique.
Le Ghana est considéré comme un modèle de stabilité politique dans une région secouée par les coups d’Etats et l’insécurité, mais son Parlement n’a pas toujours été épargné par les troubles.
Début janvier 2021, l’armée était intervenue dans l’enceinte du Parlement pour rétablir le calme entre les députés du New Patriotic Party (NPP) au pouvoir et ceux du National Democratic Congress (NDC, principal parti d’opposition), alors que la tension était montée au moment de l’élection du président de la Chambre.
La suspension de l’Assemblée nationale mardi a été déclenchée par une nouvelle confrontation tendue entre le NPP et le NDC, qui détient désormais une faible majorité après la défection de quatre législateurs mi-octobre.
Deux députés du NPP, un du NDC et un indépendant, ont déclaré se présenter à nouveau aux élections législatives de décembre mais sous des étiquettes différentes.
La Constitution ghanéenne interdit cependant aux députés de faire défection du parti avec lequel ils ont été élus pour se présenter à d’autres élections pour un autre parti.