Les participants à une table ronde organisée, mardi au Caire, dans le cadre du programme intellectuel de la 32e édition du Festival international du théâtre expérimental du Caire, à laquelle le Maroc prend part, ont débattu de questions relatives à la relation entre le théâtre et l’intelligence artificielle (IA), en présence de nombre d’universitaires et de chercheurs.
Les participants à cette session, tenue sous le thème « Le théâtre et l’intelligence artificielle: entre créativité humaine et menace industrielle », ont été unanimes à souligner que l’IA représente à la fois un défi et une opportunité pour l’art théâtral, nécessitant une approche équilibrée entre le développement technique et la préservation de la spécificité créative et humaine du théâtre.
À cet égard, l’universitaire, metteur en scène et auteur dramatique libanais, Taoufik Hicham Zineddine, a mis en avant la diversité des points de vue sur l’IA, entre ceux qui la considèrent comme une opportunité pour développer les arts et ceux qui y voient une menace pour l’essence même du processus créatif.
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Pour sa part, le professeur associé à l’Institut supérieur des arts dramatiques de Koweït, Suleiman Mohamed Arti, a estimé que l’IA contribue à créer des espaces de théâtre numérique qui dépassent les règles traditionnelles, en passant en revue des expériences artistiques qui s’appuient sur des éléments technologiques dans les domaines de l’éclairage, du son et du mouvement.
Dans la même veine, le professeur de théâtre à l’université de Basrah (Irak), Abdelkarim Abboud Ouda, a abordé le rôle de l’IA dans le développement de la performance théâtrale, notamment à travers l’interaction entre le corps humain et les éléments virtuels, qui redéfinit la structure esthétique du spectacle.
La chercheuse égyptienne Jihad Al-Dinari, s’est, quant à elle, penchée sur l’impact de l’IA sur le théâtre pour enfants, soulignant les défis de la réception dans le cadre du passage aux spectacles numériques et son impact sur l’interaction en direct entre le public et les acteurs, en particulier chez les jeunes enfants.
Cette session s’est achevée par des interventions et des discussions des participants, notamment celle du président du festival, Sameh Mehran, qui a invité à réfléchir aux effets d’un recours excessif à l’intelligence artificielle sur les capacités créatives de l’être humain.
La 32e édition du Festival international du théâtre expérimental du Caire, qui s’est ouverte lundi à la Maison de l’Opéra du Caire, vise à créer un espace de dialogue et de communication entre les peuples, à faire découvrir au public égyptien et arabe les dernières tendances théâtrales mondiales, ainsi qu’à présenter les nouveautés de la scène théâtrale en Égypte et dans la région arabe.
Le Maroc est représenté à ce festival par une délégation comprenant des figures de proue de la scène théâtrale nationale, dont l’artiste et réalisatrice Latifa Ahrar, également directrice de l’Institut Supérieur d’Art Dramatique et d’Animation Culturelle (ISADAC), le membre de l’Institut arabe du théâtre, Hassan Nafali, et le metteur en scène Amine Nassour, outre des critiques et des universitaires.
La délégation marocaine, qui comprend également des critiques et des universitaires, prendra part notamment à plusieurs conférences et rencontres professionnelles.