Expropriation au Zimbabwe : les fermiers blancs seront indemnisés

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Le gouvernement Zimbabwéen a approuvé, mercredi, un accord visant à indemniser les fermiers blancs dont les terres ont été expropriées par l’ancien président Robert Mugabe pour réinstaller les familles noires, rapportent les médias locaux.

Cette décision, qui prévoit une indemnisation globale de l’ordre de 3,5 milliards de dollars, a été signée par les ministres zimbabwéens des Finances, Mthuli Ncube, et de l’Agriculture par intérim, Oppah Muchinguri-Kashiri, précisent les médias, notant que les syndicats des agriculteurs ont également été impliqués dans l’élaboration de l’accord.

Le gouvernement Mugabe avait entrepris, il y a deux décennies, sa politique agraire en procédant parfois à des expulsions violentes de 4.500 fermiers blancs pour redistribuer leurs terres à environ 300.000 familles noires, en affirmant qu’il s’agit de corriger des déséquilibres fonciers coloniaux.

L’actuel président zimbabwéen, Emmerson Mnangagwa, avait indiqué que la réforme agraire ne pouvait pas être abrogée mais que le paiement d’une compensation était essentiel pour rétablir les liens avec les pays occidentaux.

Selon le document, signé dans les bureaux présidentiels à Harare, les fermiers blancs seraient indemnisés uniquement pour les infrastructures érigées au sein des fermes et non pour la terre elle-même.

Le Zimbabwe qui vit depuis de longues années sous le rythme d’une crise économique sévère, ne dispose pas des ressources financières suffisantes pour payer ces indemnisations. Il compte émettre des obligations à long terme et approcher des bailleurs de fonds internationaux pour lever des fonds.

Ce pays d’Afrique australe, qui fait partie des pays les plus touchés par l’insécurité alimentaire, connait actuellement une inflation à trois chiffres, des coupures continues du courant et des pénuries de dollars américains, de médicaments et de carburants qui ont ravivé les souvenirs de l’hyperinflation de 2008 sous l’ancien président Robert Mugabe.