En Zambie, les masques faciaux et des « ambassadeurs » placés aux points d’eau permettent de lutter contre la pandémie de COVID-19

Easter Kumbana avait entendu parler des dangers que pose le coronavirus, mais il n’avait pas les moyens d’acheter les produits de première nécessité indispensables à sa protection et à celle de sa famille de la maladie.

Heureusement, il a pu bénéficier d’un programme de sensibilisation mené en Zambie à travers lequel des milliers de masques faciaux et de désinfectant pour les mains ont été distribués dans les communautés vulnérables. Le programme a également permis la diffusion de messages d’information sur l’épidémie grâce à une campagne de communication reposant, entre autres, sur des communiqués radiophoniques et des affiches encourageant les mesures d’éloignement physique.

« Je n’avais pas d’argent pour acheter des masques faciaux et du désinfectant pour les mains parce que le peu de ressources que j’avais m’était nécessaire pour nourrir mes enfants ; je suis donc très heureux de recevoir une aide et d’obtenir du désinfectant et des masques faciaux », déclare Easter Kumbana, qui vit à Kanyama, en périphérie de la capitale, Lusaka.

Lorsque le COVID-19 a fait son apparition en Zambie, la Banque africaine de développement a immédiatement réagi.

Elle a réaligné les opérations d’eau, d’assainissement et d’hygiène qu’elle menait dans le cadre du Programme d’assainissement de Lusaka sur les mesures d’atténuation des risques liés la pandémie de COVID-19.

L’objectif était d’impliquer les communautés et de leur apporter des informations indispensables sur le virus et, si possible, de leur faire parvenir des produits d’hygiène pour assurer la sécurité des habitants pendant la phase initiale de l’épidémie.

Dans le cadre des premières mesures d’intervention mises en place par la Banque, le bureau de pays de Zambie a organisé plusieurs opérations de sensibilisation, dont des réunions d’information destinées au grand public, afin d’y discuter des zones ciblées par le Programme d’assainissement de Lusaka et d’y encourager les changements de comportement en vue d’améliorer l’assainissement et l’hygiène.

Le programme de sensibilisation de la Banque comprenait également la distribution de produits d’hygiène aux communautés les plus vulnérables et la rédaction de messages d’information à diffuser dans toute la capitale, Lusaka.

Dans les communautés les plus densément peuplées, plus de 800 foyers ont pu chaque jour prendre connaissance de messages d’intérêt public. 19 000 autres personnes ont été sensibilisées par voie d’affiches et de messages personnels délivrés aux points d’eau. Plus de 600 préposés aux points d’eau se sont transformés en « ambassadeurs » de la prévention contre le coronavirus.

Les produits d’hygiène fournis ont ciblé les espaces publics, notamment les centres de santé, les lieux de culte, les points d’eau, les marchés et les communautés vulnérables. Certaines zones semi-urbaines autour de Lusaka, comme les districts de George, Kanyama, Chawama, Kamanga, Matero, Kaunda Square et Chainda, ont également été incluses dans le programme.

« Ce programme est bon non seulement pour les préposés aux points d’eau mais aussi pour la communauté.  Aux points d’eau, les préposés ont su sensibiliser la communauté en faisant des démonstrations à l’aide du matériel fourni par la Banque », affirme Josephine Moono Chihongo, agent de développement communautaire à la Compagnie des eaux et de l’assainissement de Lusaka.

« Aujourd’hui, lorsque les gens se rendent aux points d’eau de la communauté, personne ne prend d’eau sans porter de masque et sans se désinfecter les mains. Cela nous montre qu’un changement de comportement est en train de s’opérer au sein des communautés », déclare-t-elle.

La campagne de sensibilisation à la pandémie de COVID-19 menée auprès des communautés est désormais une pratique permanente qui fait partie des campagnes d’information sur l’eau, l’hygiène et l’assainissement (WASH) se déroulant à Lusaka. Le principal message met l’accent sur le fait qu’il est important d’adopter les mesures d’éloignement physique et de se laver soigneusement et fréquemment les mains pour rester en bonne santé.

« Nous avons constaté des changements dans la communauté et la population suit désormais les directives qui ont été mises en place, parce qu’elle comprend aujourd’hui que la maladie est mortelle et que les gens doivent prendre soin d’eux-mêmes », affirme John Nyambe, préposé à un point d’eau communautaire de Kamanga.

Le programme d’assainissement de Lusaka est un programme multidonateurs doté de 243 millions de dollars américains, financé conjointement par la Banque africaine de développement, la Banque mondiale, la Banque européenne d’investissement et la Banque allemande de développement. Pour l’ensemble du financement du programme, la participation de la Banque s’élève à 50 millions de dollars.

source : (GROUPE DE LA BANQUE AFRICAINE DE DÉVELOPPEMENT)