Élections en Afrique du Sud: près de 3000 soldats déployés

Près de 3000 membres des Forces de défense sud-africaines (SANDF) ont été déployés dans les différentes régions du pays pour prévenir d’éventuelles violences lors des élections générales organisées ce mercredi, a annoncé mardi la Présidence sud-africaine.

« Le Président Cyril Ramaphosa a informé l’Assemblée nationale que 2.828 membres de la SANDF œuvreront en coopération avec le Service de police sud-africain (SAPS) pour lutter contre la criminalité et maintenir l’ordre public pendant les élections législatives », a déclaré le porte-parole de la Présidence, Vincent Magwenya.

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Dans un communiqué, le responsable a souligné que cette opération, qui s’étend du 20 mai au 7 juin, devrait couter au gouvernement un montant de trois millions de dollars (près de 60 millions de rands).

Les inquiétudes concernant des émeutes violentes dans le pays ont refait surface après la récente décision de la Cour constitutionnelle d’interdire au leader du parti uMkhonto weSizwe (MK), l’ex-président Jacob Zuma, de prendre part au scrutin en raison de la peine de 15 mois de prison qu’il avait écopée pour outrage à la justice.

Son incarcération en 2021 avait suscité une vague de protestations qui se sont rapidement transformées en violences et pillages qui ont secoué l’Afrique du Sud pendant plus d’une semaine. De grandes villes comme Johannesburg, Durban et Pietermaritzburg ont été ravagées par des violences et des actes criminels sans précédent qui ont pris racine dans la province du KwaZulu-Natal, puis se sont étendues vers d’autres régions du pays, notamment Gauteng, considérée comme la province la plus peuplée.

Des analystes sud-africains ont récemment mis en garde que le pays est confronté à un risque de violences et de troubles sociaux avant, pendant et après les élections générales, en raison des tensions alimentées par une rhétorique agressive de certains dirigeants politiques.

L’économiste en chef d’Efficient Group, Dawie Roodt, a souligné que « c’est une période dangereuse pour l’Afrique du Sud alors que la possibilité d’émeutes violentes suscite de vives préoccupations », notant que la précarité sociale dans le pays présente un terreau fertile pour le déclenchement des troubles sociaux.