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Égypte : les épargnants pénalisés par la baisse des taux d’intérêt

Les principales banques publiques et privées d’Égypte ont abaissé les taux servis sur les comptes d’épargne et les dépôts à taux variable tout en augmentant les frais de tenue de compte, fragilisant ainsi les épargnants.

Pour des millions d’épargnants, la baisse des taux représente une perte de revenu notable. Mona, retraitée, avait converti ses économies en livres égyptiennes en 2022 pour profiter de certificats de dépôt rémunérés à plus de 20 %. Trois ans plus tard, ces produits n’offrent plus que 17 %, amputant sensiblement ses revenus mensuels. Comme elle, quelque 64 millions de clients bancaires (selon la BCE) voient leurs rendements s’éroder à mesure que les banques ajustent les produits à taux variable au niveau directeur.

Les certificats « Platinium » de la Banque nationale d’Égypte (NBE) ont vu leur taux chuter de 22,25 % à 21,25 %, tandis que la Banque Misr a abaissé ceux du compte « Super Cash » de 16,5 % à 15,5 %. À la CIB, première banque privée du pays, les rendements des dépôts ont été réduits de 0,75 %, et un nouveau certificat d’investissement à 18,25 % sur trois ans a été lancé pour retenir les clients.

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Parallèlement, les banques ont relevé leurs frais de gestion afin de compenser la perte de revenus liée à la baisse des marges d’intérêt. À la NBE, les frais administratifs des comptes sont passés de 50 à 75 livres égyptiennes (L.E.), tandis que les relevés trimestriels coûtent désormais 75 L.E. contre 50 auparavant. À la Banque Misr, ces frais atteignent désormais 150 L.E. par trimestre, soit 600 L.E. par an.

Selon Peter Helmy, directeur d’agence à la Banque du Caire, « cette hausse est une décision stratégique propre à chaque établissement et vise à maintenir la rentabilité face à la baisse des revenus d’intérêts ». Un diagnostic partagé par Haytham Fahmy, directeur de recherche à Prime Holding, qui estime que ces ajustements sont « une mesure proactive pour préserver les marges des banques », ajoutant que les effets financiers de la politique monétaire « apparaîtront dans les résultats du troisième trimestre 2025 ».

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