La Côte d’Ivoire est en passe de devenir le pays le plus urbanisé de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) d’ici 2030, avec plus de 20 millions d’habitants en milieu urbain et un taux d’urbanisation projeté à 58 %. Ce constat ressort du rapport « Dynamiques d’urbanisation de l’Afrique 2025 », publié conjointement par l’OCDE, la Banque Africaine de Développement (BAD), CGLU Afrique et Cities Alliance.

Entre 2025 et 2030, la population urbaine ivoirienne enregistrera une croissance annuelle moyenne de 3,2 %, portée par l’exode rural, la croissance démographique et les dynamiques économiques. Le taux d’urbanisation du pays est passé de 39 % en 1990 à 53 % en 2023, selon les données de la Banque mondiale (BM). Abidjan, Yamoussoukro et Bouaké figurent parmi les principaux pôles d’attraction, stimulés par les investissements publics dans les infrastructures et la modernisation urbaine.

Le ministre de la Construction, de l’Urbanisme et du Logement, M. Bruno Nabagné Koné, a récemment rappelé l’urgence d’une urbanisation maîtrisée, insistant sur le fait qu’il faudra assurer un développement équilibré des centres urbains, encadrer l’étalement urbain et anticiper la pression foncière à travers des schémas directeurs d’urbanisme.

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Face aux défis croissants, le gouvernement ivoirien a mis en place des politiques ambitieuses : adoption et révision du Code de l’Urbanisme et du Domaine Foncier Urbain (2020 et 2024), régularisation des lotissements, plans d’urbanisme pour les grandes agglomérations, et renforcement des capacités des collectivités locales.

Si la Côte d’Ivoire domine les projections, d’autres pays de l’UEMOA connaîtront également une urbanisation rapide : le Sénégal et le Burkina Faso devraient atteindre respectivement 12 et 10 millions de citadins d’ici 2030. À l’opposé, la Guinée-Bissau comptera moins d’un million d’habitants urbains, selon le rapport.

Face à ces dynamiques, l’UEMOA a adopté des politiques régionales pour harmoniser le développement urbain : planification intégrée, modernisation des infrastructures, transition énergétique, gestion durable des ressources et appui aux autorités locales.

Selon le rapport « Dynamiques d’urbanisation de l’Afrique 2025 », à l’échelle du continent, l’urbanisation s’annonce massive : la population urbaine africaine devrait doubler d’ici 2050, atteignant 1,4 milliard de personnes. Le Nigeria comptera alors 250 millions de citadins, devenant la quatrième puissance urbaine mondiale, suivi par l’Égypte avec 147 millions.

Si cette transition urbaine ouvre des perspectives de croissance dans des secteurs clés comme le bâtiment, le transport ou les services, elle soulève aussi d’importants défis : inégalités sociales, pression sur les infrastructures, pollution, gestion des déchets, risques climatiques…