Départ du premier groupe de policiers kényans pour sécuriser Haïti

Un groupe de 400 policiers kényans a quitté Nairobi, lundi soir, pour se rendre à Haïti, dans le cadre d’une mission multinationale visant à stabiliser ce pays affecté par la violence des gangs, a annoncé le ministère kényan de l’Intérieur.

Il s’agit d’un premier groupe parmi le millier de policiers que Nairobi envisage d’envoyer pour la Mission multinationale d’appui à la sécurité (MMAS), menée par le Kenya et dont la création et le déploiement a été approuvé en octobre 2023 par le Conseil de sécurité de l’ONU.

Lors d’une visite lundi à ces forces d’élite issues de diverses unités, le président William Ruto a déclaré que cette mission était « l’une des plus urgentes et importantes de l’histoire de la solidarité mondiale », affirmant que le reste des forces les rejoindrait “bientôt”.

Fin janvier, la Haute Cour kényane a déclaré que la décision du gouvernement de déployer les policiers kényans en Haïti était « anticonstitutionnelle, illégale et invalide ».

« La procédure suivie pour le déploiement prévu de ces policiers est inconstitutionnelle, » avait tranché le juge de la plus haute juridiction du pays, Chacha Mwita, expliquant que le Conseil kényan de sécurité ne peut déployer que des forces de défense et non des services de sécurité.

Le tribunal avait jugé que le gouvernement ne pouvait envoyer des policiers à l’étranger sans un accord international préalable.

Un accord a été signé en ce sens en mars dernier mais le déploiement a été suspendu par le gouvernement de Nairobi suite à la démission, le même mois, du Premier ministre haïtien Ariel Henry.

La diplomatie kényane avait alors souligné l’absence d’une administration en place à Haïti pour coordonner les opérations de la mission.

Début juin, Garry Conille a été officiellement investi Premier ministre par le Conseil présidentiel de transition, qui avait été mis en place à la suite de la démission d’Ariel Henry.

Haïti fait face à une grave crise politique, sécuritaire et humanitaire, depuis l’assassinat en 2021 du président Jovenel Moïse.

Les gangs sont accusés d’avoir tué ou blessé plus de 2.500 personnes à travers le pays de janvier à mars, soit une augmentation de 50% par rapport à la même période de l’année dernière, selon les Nations Unies.