Crise post-électorale au Mozambique : le leader de l’opposition retourne au pays

Mozambique

Le chef de l’opposition mozambicaine et candidat à la Présidentielle d’octobre dernier, Venancio Mondlane, est rentré au pays jeudi, après avoir fui dans les jours qui ont suivi la proclamation des résultats contestées des élections, qui ont donné la victoire au parti au pouvoir, le Frelimo.

A son arrivée à l’aéroport international de la capitale Maputo, où des milliers de personnes se sont rassemblées pour l’accueillir, Mondlane a déclaré aux médias qu’il est rentré au Mozambique pour trois objectifs, à savoir être plus proche des manifestations, empêcher le meurtre de manifestants et contrer le discours selon lequel les négociations ne peuvent pas avoir lieu parce qu’il est à l’étranger.

S’adressant au parti au pouvoir, il s’est dit «prêt à négocier» pour trouver une issue à la crise en cours dans le pays.

Il a aussi expliqué à la foule qui s’est rassemblée autour de lui qu’il a été contraint de fuir le pays après les élections contestées du 9 octobre dernier, en raison de craintes pour sa sécurité et pour celle de sa famille.

Le principal opposant a averti, depuis l’exil, les citoyens de se préparer à «des jours difficiles à venir». «L’histoire est faite de moments épineux et difficiles, mais la vérité est que la victoire est garantie pour nous tous», a déclaré Mondlane sur les réseaux sociaux.

Le Conseil constitutionnel a confirmé les résultats contestés des élections générales qui ont donné la victoire au Front de libération du Mozambique (Frelimo), avec 65,17% des voix et à son candidat à la Présidentielle, Daniel Chapo.

La présidente du Conseil, Lucia da Luz Ribeiro, a proclamé Daniel Francisco Chapo Président de la République du Mozambique, malgré deux mois de manifestations et la contestation des résultats des élections par l’opposition.

En réaction, Mondlane a rejeté ces résultats et accusé le parti au pouvoir et la Commission électorale de «fraude». Il a ainsi appelé ses partisans à descendre dans les rues pour manifester leur colère face au «vol des voix de l’opposition».

Les manifestations post-électorales ont semé le chaos dans plusieurs régions du pays, faisant de nouvelles victimes et des destructions généralisées dont l’ampleur reste encore à évaluer.

Des barricades routières, des poteaux électriques tombés, des établissements vandalisés et pillés, y compris des unités de police, des stations-service et des succursales bancaires, sont ainsi les conséquences des troubles déclenchées à l’appel du candidat de l’opposition à la Présidentielle.

Avec MAP