La Côte d’Ivoire vient de franchir un nouveau cap dans son essor minier. Le 16 juin, les autorités du pays ont annoncé la découverte d’un gisement d’or « de classe mondiale » dans le nord-est du territoire, plus précisément dans le département de Doropo. Une avancée stratégique qui conforte la place croissante du pays sur la carte aurifère du continent africain.
Selon les médias, cette trouvaille est signée Resolute Mining Limited, une compagnie australienne déjà active dans plusieurs pays africains. Son directeur général, Chris Eger, s’est entretenu avec le premier ministre ivoirien, Robert Beugré Mambé, pour faire part de la découverte. La mine abriterait au moins 100 tonnes d’or, un volume qui en ferait l’un des gisements les plus importants jamais identifiés dans le pays. Les perspectives d’exploitation sont tout aussi ambitieuses. Chris Eger a indiqué que la construction de la mine débutera au premier trimestre 2026 pour s’étendre sur deux années. L’investissement prévu s’élève à 300 milliards de francs CFA, auxquels s’ajouteront 120 milliards destinés à l’exploration dans d’autres régions du pays. À terme, ce projet générera 2 857 emplois directs et indirects, contribuant à l’inclusion économique des zones concernées.
En effet, ce dynamisme s’inscrit dans un cadre de réformes favorable à l’investissement. Chris Eger a souligné que c’est grâce aux réformes mises en place dans le pays qu’il leur a été possible d’investir en Côte d’Ivoire. Il a ajouté que, bien qu’ils travaillent beaucoup en Afrique, la Côte d’Ivoire est aujourd’hui, pour leur société, leurs actionnaires et leurs investisseurs, le pays numéro un dans le secteur minier. Cette déclaration confirme la compétitivité du pays dans ce secteur stratégique.
Lire aussi : Côte d’Ivoire: le ministre de la Construction rassure sur le niveau de sécurité du foncier urbain
En parallèle, la nouvelle découverte vient s’ajouter à une série d’autres trouvailles notables. En mai 2024, le groupe canadien Montage Gold annonçait la mise au jour d’un autre gisement exceptionnel dans l’ouest du pays. Estimée à 155,5 tonnes d’or, cette mine est appelée à devenir la plus grande de Côte d’Ivoire. Sa mise en service est prévue pour 2027, avec une durée d’exploitation estimée à 20 ans. D’autres projets miniers viennent renforcer cette dynamique. En 2022, la mine Tanda-Iguéla avait été identifiée avec une capacité de production annuelle de 11 tonnes. Elle devrait être exploitée par Endeavour Mining à partir de 2028, participant ainsi à l’élargissement du portefeuille aurifère national.
En toile de fond, la croissance de la production nationale confirme cette tendance. En novembre 2023, le ministre des Mines, du Pétrole et de l’Énergie, M. Mamadou Sangafowa Coulibaly, estimait la production d’or de l’année 2024 à 55 tonnes, contre 41,8 tonnes en 2021. Une progression marquée, fruit d’une politique minière proactive et d’un cadre réglementaire incitatif.
Ainsi, la Côte d’Ivoire confirme son positionnement en tant que hub minier en Afrique de l’Ouest. La succession de découvertes majeures, les investissements croissants, l’arrivée d’acteurs internationaux de premier plan et les retombées socio-économiques attendues traduisent une stratégie nationale en pleine maturation. À Doropo, comme ailleurs dans le pays, l’or semble plus que jamais devenir un levier de développement durable.