La Conférence des Nations Unies sur le Commerce et le Développement (CNUCED) a choisi la capitale économique ivoirienne, Abidjan pour le lancement de son rapport sur le développement économique en Afrique (EDAR 2024).
A cette occasion, une rencontre a été tenue lundi pour le lancement de ce document placé sous la thématique « Libérer le potentiel commercial de l’Afrique : Stimuler les marchés régionaux et réduire les risques », occasion pour la Secrétaire générale de la CNUCED, Mme Rebeca Grynspan de se féliciter du choix de la Côte d’Ivoire pour la présentation de l’EDAR 2024.
Elle a salué au passage la résilience et la belle performance économique de la Côte d’Ivoire ainsi que sa stabilité. « Aujourd’hui, la Côte d’Ivoire compte toute seule jusqu’à 40% de la croissance du PIB en Afrique de l’Ouest et jusqu’à 30% de stocks des investissements étrangers », a précisé la responsable.
Déplorant, par ailleurs, l’incapacité de l’Afrique à faire face aux chocs externes, Mme Rebecca Grynspan a fait remarquer que bon nombre de pays africains dépendent de matières premières.
« La moitié des pays africains dépendent du pétrole, du gaz, des matières minérales, certains jusqu’à 60% de leurs exportations et cela les expose à beaucoup de chocs au niveau des fluctuations venant du marché extérieur », a expliqué la responsable, rappelant que « les dettes sont en devises étrangères et les pays en développement en souffrent».
De son côté, le ministre ivoirien du Commerce et de l’Industrie, Souleymane Diarrassouba a axé son intervention sur les transformations positives enregistrées par la Côte d’Ivoire au cours de la décennie écoulée, notant, chiffres à l’appui, que la belle performance économique enregistrée demeure le résultat de l’ouverture de la Côte d’Ivoire aux idées novatrices et aux suggestions de ses partenaires extérieurs permettant d’améliorer l’efficacité de l’action gouvernementale.
A la clé, précise le ministre, la 2è place au niveau du commerce intra-africain et la 1ère place au niveau sous régional en matière de commerce avec 30% du total des échanges au niveau de la CEDEAO en 2024.
Ce rapport évoque les différentes contraintes qui entravent l’essor économique du continent africain, tout en proposant une série de solutions pour y remédier.
Le document fait savoir que la mise en œuvre, par exemple de la Zone de Libre- Echange Africaine (ZLECAf) pourrait créer un marché de 3,4 milliards de dollars US, relevant que pour libérer ce potentiel, le Continent devra investir dans des infrastructures, développer les réseaux de transport, de l’énergie et investir dans les technologies de l’information et de la communication (TIC).
Autrement, les lacunes en matière d’infrastructures dans les domaines du transport, de l’énergie et des TIC rendent le commerce à un taux de 50% plus cher que la moyenne mondiale, ce qui limite la compétitivité, en particulier pour les pays enclavés.
Cette situation a un impact sur les PME qui fournissent 80% des emplois en Afrique, note la CNUCED, estimant qu’en plus d’être confrontées à ces difficultés, les PME font face à la volatilité des devises et à un accès limité aux services financiers.
Toujours au niveau continental, l’amélioration de l’environnement des affaires, à travers des partenariats publics-privés, est un point de connectivité à même d’amener l’Afrique plus loin, selon la CNUCED.
Au menu de cet événement figurait aussi la tenue d’un Dialogue de haut niveau, avec la participation du premier ministre ivoirien, Robert Beugré Mambé et de la SG de la CNUCED autour du thème « La Côte d’Ivoire et la construction de la résilience régionale face aux incertitudes mondiales’’.