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Côte d’Ivoire : cinq candidats en lice à trois jours du scrutin présidentiel

À trois jours de la présidentielle du 25 octobre, 8,7 millions d’électeurs ivoiriens sont appelés à voter pour départager les cinq candidats, dans un climat que tous souhaitent apaisé et constructif.

Après plus d’une décennie de stabilité politique et de relance économique, les Ivoiriens espèrent que cette élection marquera une nouvelle étape dans la consolidation de la paix, la démocratie et le développement. Le souvenir des crises passées reste présent, mais l’aspiration dominante demeure celle d’une Côte d’Ivoire réconciliée avec elle-même.

Depuis le lancement officiel de la campagne, le 10 octobre, les différents candidats sillonnent villes et régions pour présenter leurs visions et programmes. Les thématiques abordées touchent à la gouvernance, à la cohésion sociale, à l’économie, à la jeunesse et à la place du pays sur la scène internationale, reflétant la diversité des attentes d’un électorat de plus en plus attentif aux enjeux du quotidien.

Une campagne placée sous le signe de la continuité et de la responsabilité

Du côté du Rassemblement des Houphouëtistes pour la Démocratie et la Paix (RHDP, au pouvoir), le président sortant, Alassane Ouattara prône la continuité et la consolidation des acquis. Ses soutiens mettent en avant le renforcement des infrastructures, les progrès en matière d’accès à l’électricité, la construction d’écoles et d’hôpitaux, ainsi que la stabilité macroéconomique qui a permis au pays de demeurer l’une des économies les plus dynamiques et attractives de l’Afrique de l’Ouest.

Lors de ses différents meetings, M. Ouattara appelle à préserver les avancées obtenues depuis 2011 et à poursuivre les réformes structurelles, notamment dans les secteurs de l’éducation, de la santé et de l’emploi des jeunes. « Notre pays a trop souffert. Nous devons continuer à avancer dans la paix et la stabilité », a-t-il déclaré lors d’un rassemblement à Yamoussoukro.

Une opposition fragilisée mais, présente dans le débat public

Face au RHDP, l’opposition s’efforce de maintenir sa présence sur le terrain malgré un contexte difficile. L’invalidation, le 8 septembre dernier par le Conseil Constitutionnel, des candidatures de plusieurs figures majeures, dont l’ancien Chef d’Etat, Laurent Gbagbo, président du Parti des Peuples Africains (PPA-CI) et de Tidjane Thiam, président du Parti Démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI-RDA), a suscité des frustrations dans certaines franges de la classe politique.

Ces exclusions ont ralenti la dynamique d’un front commun de l’opposition, sans pour autant éteindre les voix appelant à un scrutin transparent et équitable. Les candidats en lice, parmi lesquels, Jean-Louis Billon (PDCI dissident), l’ex-première, Simone Ehivet Gbagbo, présidente du Mouvement des Générations Capables (MGC), Ahoua Don Mello et Henriette Lagou, plaident pour une gouvernance plus inclusive et une meilleure répartition des richesses nationales.

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Encadrement et sécurité du scrutin

Dans la perspective du scrutin du 25 octobre, les autorités ivoiriennes ont mis en place un dispositif sécuritaire d’envergure. Le Conseil National de Sécurité (CNS) a annoncé début octobre la suspension temporaire des manifestations politiques non autorisées, invoquant la nécessité de prévenir tout risque de débordement susceptible de perturber la campagne électorale. Environ 44.000 éléments des forces de défense et de sécurité ont été mobilisés sur l’ensemble du territoire.

Le ministre de la Jeunesse et directeur adjoint de campagne du RHDP, Mamadou Touré, a déclaré que « la Côte d’Ivoire ne connaîtra plus les dérives du passé, les contextes et les institutions ont évolué ». Il a souligné que la campagne se déroule dans un environnement de liberté politique, tout en insistant sur la vigilance à observer face aux discours haineux ou aux fausses informations diffusées sur les réseaux sociaux.

Une élection sous observation nationale et internationale

De nombreuses missions d’observation nationales et internationales, dont celles de la CEDEAO et de l’Union africaine, sont déjà en place pour suivre le déroulement du scrutin. Le gouvernement ivoirien a réaffirmé sa volonté d’assurer un processus “libre, équitable et transparent”, tout en appelant les électeurs à accomplir leur devoir civique dans le calme.

La société civile, à travers ses plateformes d’observation et de veille citoyenne, joue également un rôle clé dans la prévention des tensions. Plusieurs organisations appellent à une mobilisation pacifique et à l’acceptation des résultats par tous les acteurs politiques.

Pour de nombreux analystes, la présidentielle du 25 octobre dépasse le seul cadre ivoirien. Dans un environnement sous-régional marqué par des incertitudes politiques et sécuritaires, la stabilité de la Côte d’Ivoire apparaît comme un facteur essentiel pour la paix et la coopération en Afrique de l’Ouest.

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