Soufiane Guellaf
En Afrique, la corruption commerciale persiste comme un obstacle majeur, particulièrement dans les pays riches en ressources naturelles. Le rapport 2023 de « Trace » révèle l’impact néfaste de cette corruption sur le développement économique, avec des disparités notables entre les nations.
La corruption reste un problème majeur dans le monde des affaires, particulièrement dans les pays riches en ressources naturelles telles que les minéraux et les hydrocarbures. En Afrique, ce phénomène est exacerbé par des gouvernances fragiles, des régulations peu strictes, une absence de démocratie réelle, des sociétés civiles peu développées et une pauvreté endémique.
Le rapport 2023 de « Trace », une organisation internationale à but non lucratif dédiée à la lutte contre la corruption, fournit un éclairage sur cette problématique. Depuis 2014, Trace publie un classement annuel basé sur quatre critères : les interactions des entreprises avec le gouvernement, la dissuasion et l’application des lois contre la corruption, la transparence gouvernementale et administrative, ainsi que la capacité de surveillance de la société civile. Ce classement évalue 194 juridictions, territoires et régions autonomes ou semi-autonomes, offrant ainsi une vue d’ensemble sur la corruption commerciale à travers le monde.
À l’échelle mondiale, les pays nordiques se distinguent comme les moins affectés par la corruption commerciale. La Norvège, la Nouvelle-Zélande, la Suisse, la Suède et le Danemark figurent en tête du classement. La Norvège se classe en premier avec le score le plus bas au monde (5), suivie par la Nouvelle-Zélande, la Suisse et la Suède, qui affichent des scores de 10. En revanche, les pays les moins bien classés sont la Syrie (192e), le Turkménistan (193e) et la Corée du Nord (194e), où les risques de corruption commerciale sont les plus élevés.
En Afrique, les Seychelles sont reconnues pour leur niveau de corruption commerciale le plus bas. Avec un classement mondial de 44e et un score de 36, cet archipel devance la Grèce (45e) grâce à des performances notables en transparence gouvernementale (30 points) et en capacité de surveillance de la société civile (31 points). Les Seychelles surpassent également l’Afrique du Sud, classée 56e avec un score de 39. Bien que l’Afrique du Sud excelle dans la surveillance de la société civile, elle obtient un score moyen en dissuasion et application des lois contre la corruption (52 points).
Derrière ces deux pays, on trouve le Cap-Vert (62e mondial, 42 points), le Lesotho (65e mondial, 42 points), le Botswana (73e mondial, 44 points), la Namibie (74e mondial, 54 points), Maurice (80e mondial, 46 points), le Ghana (81e mondial, 46 points), le Sénégal (84e mondial, 47 points) et la Tunisie (86e mondial, 47 points). Ces classements illustrent les disparités en matière de corruption commerciale sur le continent africain.